Loin de l'Autre Rive
C'est à une lecture de Zone par son auteur, Mathias Enard, que nous étions conviés
mercredi 17 juin à l'initiative d'Olivier Dautrey qui accueille actuellement Mathias
Enard dans sa résidence d'écrivains : La Pensée sauvage à Rochesson.
Accompagnée par Mathieu Loigerot à la contrebasse, cette lecture nous emmena bien loin de la rue du Pont-Mouja ... Mathias Enard, lecteur, et mathieu Loigerot, musicien, nous proposèrent une ballade sonore dont les rythmes se faisaient écho, affranchie de la ponctuation souvent minimaliste de l'écrivain. Quelques question à Mathias Enard suivirent, avant un moment d'échange autour d'un verre, occasion de découvrir sa fine connaissance de l'histoire agitée du XXème siècle et des pays d'Orient. Etudiant à Téhéran au début des années 80, spécialiste des langues arabes, Mathias Enard nous a fait voyager avec intelligence et intensité, grâce à lui l'ombre de Blaise Cendrars plana au dessus de nous.
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Une belle rencontre!
Après avoir lu quelques chapitres de son dernier roman Les onze, Pierre Michon a répondu avec attention, précision et humour à nos questions et nous a fait de passionnantes révélations sur la genèse de son roman.
Commencé en 1994 (date "anniversaire" de la Terreur, passée sous silence alors qu'on avait fêté à l'envie le centenaire de la Révolution Française) et formé alors de trois chapitres, le texte tel que nous pouvons le lire aujourd'hui a été achévé en quelques mois de l'année 2008 et Pierre Michon a dû "rattraper" les bouts d'intrigue tressés dans les premiers temps de l'écriture de manière à les intégrer dans le nouveau projet qui place le tableau lui-même au centre du récit. De même il a dû harmoniser la langue tout en s'autorisant des termes qui à première vue ont pu nous sembler anachroniqus mais convenant à son narrateur, notre contemporain.
Ce tableau imaginaire a donné bien du mal à son auteur et alimenté nombre de questions. Comment représenter ces onze personnages ? Assis? debout? Installés derrière une table ? Evoquant ses essais et repentirs Pierre Michon a bien su dire comment trop de précisions aurait nuit à la force d'évocation. Ce tableau imaginé par lui, que jamais nous ne verrons existe dans notre imaginaire comme en a témoigné l'assistance et il le doit à la force de l'écriture.
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Les rendez-vous de L'Autre Rive
« Le double masque de l’amour »
Le dernier roman de Pierre Michon a pris la forme d’une longue et poétique description de tableau.
Protégé par une vitre à l’épreuve des balles, ce tableau monumental que nous n’avions jamais vu, mais qui très vite s’impose à notre mémoire comme si nous l’avions toujours connu, représente les onze membres du Comité de salut public à la veille de Thermidor.
L’évocation de l’enfance du peintre, la biographie des onze principaux organisateurs de la Terreur ainsi regroupés sur fond de nuit, la résolution progressive de l’énigme que constitue la commande de ce tableau devenue l’œuvre la plus visitée du Louvre : plus qu’un roman historique, c’est le portrait en mouvement de toute une société traversant une période tumultueuse de convulsions politiques dont les effets ne sont pas encore résorbés...
Ne manquez pas la venue à L’Autre Rive de l’un des plus grands écrivains français vivants.
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Mathias Enard à l'Autre Rive
Mathias Enard
Zone
prix Livre Inter 2009
lauréat librairies Initiales 2008
Mathias Enard est né en 1972 à Niort.Ses horizons maritimes et littéraires l'attirent vers la méditerranée: il devient syrien à Damas, libanais à Beyrouth, égyptien au Caire, il exhume les dernières bouteilles oubliées par Lowry et Durell au Cécil Hotel d'Alexandrie et se réveille à bord du transsibérien quelques pages plus tard.
Il apprend "par le coeur" chaque langue, chaque culture, plonge dans les entrailles des conflits et des êtres, interroge l'intime dans l'universel et..."dans un bâillement, il avalerait le monde...".
J'aurai le grand bonheur d'accompagner cet écrivain dans sa résidence d'écriture, à Rochesson, au coeur des montagnes vosgiennes et de franchir la Moselle avec lui et Mathieu Loigerot (à la contrebasse), répondant à l'invitation de l'Autre Rive.
Olivier Dautrey
Résidence d'écrivains en Lorraine
La Pensée sauvage, à Rochesson
mercredi 17 juin 2009 à 18h30
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L'Anneau du prince
« Cette histoire commence par une nuit sombre et venteuse de septembre »…
Jeunes lecteurs amateurs de sensations fortes n’hésitez pas et allez à l’écoute de ce qui rugit dans ce roman de plus de cinq cent pages, le souffle de l’aventure.
Tom Collins, héros de cette histoire, n’a aucun pouvoir magique mais il a de l’énergie, de la ruse, du courage et un souffle hors pair, ce qui fera de lui un bon navigateur et un nageur plus résistant qu’un poisson. L’histoire que nous conte Bjarne Reuter débute en 1639, quelque part dans une petite île des caraïbes et nous fera bien voyager. Si Michael Morpurgo s’était offert le plaisir d’écrire sa propre robinsonnade dans les pas de Daniel Defoe et de Jules Verne en écrivant Le Royaume de Kensuké, c’est toute la littérature d’aventure que Bjarne Retuer revisite dans ce trépidant roman. Lire l’Anneau du prince c’est retrouver à la fois toutes les sensations qu’offrent les romans de naufrage, les récits de piraterie, les témoignages consacrés à la lutte des esclaves et le roman de formation. On reconnaît chez cet auteur danois contemporain l’humour et l’impertinence de Mark Twain : imprudent, entêté, impulsif, naïf et finalement si généreux et capable d’apprendre, Tom Collins est un petit frère d’HuckleBerryfin. On adore ce héros qui a l’outrecuidance de crier aux oreilles d’un pirate tyrannique : « La superstition des marins est la meilleure amie de la maladie. La volonté de Dieu n’a rien à voir avec la fièvre et la peste est quelque chose qu’on attrape par les rats. Les ouragans viennent de la mer, non pas des gens. »
L’auteur construit paradoxalement son intrigue sur la prédiction qu’une femme considérée comme sorcière et recherchée par l’inquisition assène à notre héros ; mais si cette prédiction se réalise ce n’est pas affaire de superstition, c’est pour notre plus grand plaisir l’accomplissement d’un beau projet romanesque.
Claude
Bjarne Reuter
L’Anneau du prince
Ecole des loisirs
Medium
12,50 euros
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