Conférence de CHARLES MELMAN
L'Ecole de Nancy pour la psychanalyse et la librairie L'Autre Rive
vous invitent à une conférence débat avec
CHARLES MELMAN
Psychanalyste, fondateur de l'Association lacanienne internationale
à propos de son livre :
La nouvelle économie psychique
La façon de penser et de jouir aujourd'hui
éditions Érès 2009
Après la parution de son livre L'homme sans gravité (Denoël 2002), où il avait avancé la notion, à la fois dérangeante et féconde, de « nouvelle économie psychique », Charles Melman a poursuivi son questionnement sur les mutations en cours dans notre société et leurs effets. Soumettant ses avancées théoriques à la discussion et à la critique dans une série de conférences ici rassemblées, il pose la question de savoir si nous serons en mesure de maintenir, dans cette ère nouvelle, la dimension spécifiquement humaine de la parole et du désir.
Vendredi 13 novembre 2009 à 20 h 30
Cette conférence se tiendra exceptionnellement à la
salle Raugraff, 13 bis, rue des Ponts, Nancy.
Avec le concours de la Ville de Nancy.
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Retour sur nos rencontres avec Laurent Mauvignier et Thierry Hesse
« Les écrivains de fiction sont des alliés fort valables et leur production doit être hautement estimée car ils ont la capacité d’explorer une région entre ciel et terre dont nos philosophes n’ont même pas pu rêver ».
S. Freud, à propos de La Gradiva de Jensen
Parlant de son dernier roman Démon, dans lequel il brasse 60 années de l’histoire tourmentée du XXème siècle, Thierry Hesse revendiqua son choix de mêler les personnes réelles qui ont fait l'Histoire avec des personnages de fiction. Faisant s’affronter les vainqueurs dont l’Histoire a retenu les noms et les victimes, Juifs exterminés comme Tchéchènes sacrifiés, le romancier imagine les moments dont les historiens ne savent pas tout, comme celui qu’il consacre à la mort de Staline, chapitre particulièrement caustique qu’il lut pour nous. Son opinion c’est que L’Histoire, celle écrite par les historiens, est faite du point de vue des vainqueurs, alors que le romancier peut se donner le pouvoir de faitre revivre sous sa plume ceux qui ont disparu et dont on ne sait presque rien, les abandonnés de l'Histoire, ceux qui sans cela ne seraient qu’un nom sur une liste, sur une tombe, comme il fut dit dans l'assitance.
Tout le monde ne partageait pas cet avis et des voix fortes s’élevèrent, dérangées que le romancier s’autorise à toucher à l’histoire contemporaine en ne parlant pas seulement des faits avérés mais en faisant vivre ses personnages au delà de la porte où l’historien s’arrête. Thierry Hesse, s’appuyant avec rigueur sur le travail que les historiens ont accompli, cita souvent La Destruction des juifs d'Europe de Raul Hilberg, mais ses remerciements à ses nombreuses sources en fin de volume, ont aussi troublé celles et ceux qui voudraient que le romancier n’aille pas sur les terres de l’historien.
Cette discussion sur la façon dont le roman peut traiter de l'histoire contemporaine avait été aussi au coeur de notre rencontre avec Laurent Mauvignier, qui réveille dans son magistal roman Des hommes, les démons qui hantent ceux qui se souviennent de la guerre d'Algérie comme ceux qui voudraient qu'on n'en parla pas.
Laurent Mauvignier nous entretint longuement de son travail d'écriture, de ce choix de parler de "la sale guerre" et de tout ce travail qu'il a mené pour éviter tout ce qui lui paraissait convenu. Se posant les questions bien concrètes du ou des narrateurs, du recours au "je" ou au "il" , il nous a emmené au coeur de son travail d'écrivain. Il nous fit découvrir avec une belle énergie son choix de faire s'enchasser les points de vue de plusieurs narrateurs, évitant le classique retour en arrière pour lui substituer le surgissement des voix intérieures, comme sa volonté de faire remonter, le temps d'une nuit ,les souvenirs des longs mois de guerre vécus par ses personnages.
Les stratégies des deux romanciers diffèrent, mais ce qu'ils ont en commun c'est le talent et le sérieux avec lequel ils ont affronté les questions pertinentes de lecteurs attentifs pour nous offrir deux très belles rencontres.
Claude André
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Rentrée littéraire
Nous vous invitons à rencontrer les auteurs de deux romans qui marquent d'une forte empreinte cette rentrée. Deux œuvres très différentes, qui puisent l'une et l'autre leur inspiration dans l'histoire tourmentée des guerres du XXe siècle. Chacun de ces romans met en scène, à sa manière, des personnages hantés et meurtris par le retour obstiné d'une convulsion tragique du passé collectif.
Laurent Mauvignier
Des hommes
éditions de Minuit
mercredi 21 octobre 2009 18 h 30
Thierry Hesse
Démon
éditions de l'Olivier
jeudi 5 novembre 2009 18 h 30
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L'Histoire de Sarah la pas belle
Après maintes relectures on a envie encore et encore de retrouver Sarah, les enfants Witting, Jacob leur père et ce grand-père revenu après un si long silence. La publication de leur histoire a démarré en 1985 pour s’achever en 2008 et plus de dix années ont séparé l’écriture du premier volume de celle du second, c’est dire si l’auteur n’a pas voulu écrire une série et que sa démarche est de l’ordre de la nécessité. Le premier tome s’ouvre sur une question que le jeune Caleb pose à sa grande sœur Anna : « Est-ce que maman chantait tous les jours » ? D’emblée Patricia MacLachlan nous touche au cœur. Pas de scène d’exposition ni de présentation des personnages, elle va à l’essentiel et nous faisons ainsi intimement connaissance avec ce qui rassemble la famille Witting : le manque de cette mère morte trop tôt. Mais parce que la vie continue, Jacob, le père, entame une relation épistolaire avec Sarah, la jeune fille du Maine, « grande et pas belle ». L’échange épistolaire concerne bien vite toute la famille et ce premier volume montre alors joliment comment les uns et les autres s’apprivoisent par lettre avant de s’adopter.
On touche là à l’une des spécificités de cette saga : l’écriture y tient une place essentielle. Chaque volume est un journal tenu par l’un des enfants. La narratrice des deux premiers volumes c’est Anna, Caleb est celui du troisième volume, Cassie est celle des deux derniers. L’auteur recourt parfois à l’italique pour retranscrire le début du journal et surtout pour mettre en avant les pensées les plus intimes du narrateur et nous transmettre sa sensibilité. Cassie ne raconte pas comme Caleb et lui-même ne raconte pas comme Anna. Un grand souci de vérité guide Patricia Maclachlan et c’est avec précision qu’elle décrit la vie quotidienne d’une famille de fermiers dans l'ouest des Etats Unis au XIXème siècle. Le concret est présent à chaque instant permettant au jeune lecteur de « voir » la réalité de la vie difficile de la famille Witting ; pour autant l’histoire de Sarah la pas belle n’est pas un roman historique de plus. Les descriptions sont utiles et elles sont là, juste à leur place, mais ce qui domine dans l’écriture c’est la peinture des sensations. L’auteure habite chacun de ses personnages, elle est Caleb le petit garçon à qui sa maman manque tant, et en même temps elle est Anna qui souffre et le réconforte, elle est Sarah bien sûr, pleine d’amour, de confiance et de force, elle est Cassie la petite fille facétieuse, elle est aussi dans le regard attentif des deux chiens Nick et Lottie.
En fin du cinquième volume, expliquant comment elle s’est nourrie de souvenirs racontés par son père comme de ses souvenirs du Dakota et du Wyoming, Patricia MacLachlan dit qu’inventer une famille à Sarah l’a rapprochée de son passé. C’est là la force de ces cinq beaux livres : réussissant à faire que de jeunes lecteurs s’approprient cette dure vie de fermiers située dans une autre époque et bien loin d’ici, elle les rapproche de ce qui est si important dans le secret de leur coeur et qui concerne l’histoire familiale de chacun d’eux.
L’histoire de Sarah et de sa famille élargie s’achève sur le mariage d’Anna et sur la mort du grand-père : «Grand-père est toujours parmi nous» dit Cassie à la fin de son journal ; Sarah la pas belle et sa rude et tendre famille aussi, pense le lecteur aussitôt, lecteur qui a les larmes aux yeux quand Cassie écrit :
« Les rires et les voix sont de petits cailloux
Tout autour de nous.
Nous les ramassons et les serrons fort,
Dans nos mains jusqu’à la mort »
Claude
L’Histoire de Sarah la pas belle :
Sarah la pas belle
Sarah la pas belle se marie
Le journal de Caleb
Un cadeau pour Cassie
La Ferme de grand-père
Patricia MacLachlan
Ill. de Quentin Blake
Trad. Camille Todd puis Anne Krief
Gallimard jeunesse, folio cadet
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L'AUTRE RIVE au LIVRE sur la PLACE
Auteurs présents sur le stand Littérature de L’Autre Rive :
Éditions de l’Amandier
Hugo Paviot Manouche pas touche ! S D
Éditions Buchet-Chastel
Michel Picard La cata D
Anne de Rancourt Un mètre quatre S D
Éditions Denoël
Gérald Bronner La pensée extrême S D
André Bucher La cascade aux miroirs S D
Serge Mestre La lumière et l’oubli S D
Laurent Quintreau Mandalas D
Claude Villers Le nord du Nord S D
Éditions Serge Domini
Philippe Ancel Les visages de mon peuple V S D
Christophe Balland Le temps des mirabelles V S D
Henri Claude Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome V S D
Olivier Lalonde Les frères Voirin V S D
Robert Lavaux Nancy Un siècle de commerces V S D
Paul Lebœuf L’Opéra de Nancy V S D
François Le Tacon Émile Gallé : Nature et
symbolisme, influences du Japon V S D
Éditions Gallimard
Tahar Ben jelloun Au pays S
Alain Blottière Le tombeau de Tommy S D
Françoise chanderganor Voyageuse de nuit S
David Foenkinos La délicatesse S D
Yannick Haenel Jan Karski S D
Claude Lanzmann Le lièvre de Patagonie S
Marie NDiaye Trois femmes puissantes V S
Pierre Péju La diagonale du vide S D
Laurence Plazenet La blessure et la soif S D
Mathieu Terence L’autre vie S D
Anne Wiazemsky Mon enfant de Berlin S D
Éditions Le Manuscrit
Régine jacubert Fringale de vie contre usine à mort D
Éditions du Mercure de France
Jocelyne François Le solstice d’hiver
(journal 2001-2007) S D
Éditions de l’Olivier
Thierry Hesse Démon V S D
Éditions Phébus
Bernard Ollivier Aventures en loire S D
Pierre Pelot Promeneurs sur le bord du chemin S D
Éditions du Seuil
Marie Treps Les mots migrateurs S D
Éditions Tallandier
Frédéric Martinez Claude Monet une vie au fil de l'eau S D
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