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jeudi, 16 avril 2009

La Diversité contre l’égalité de Walter Benn Michaels

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Le paradoxe est flagrant : au moment même où l’élection du métis Barack Obama fait entrevoir l’avènement d’une Amérique postraciale, la France républicaine découvre, avec quelques décennies de retard, les vertus de la « diversité ». A rebours d’une Amérique qui s’interroge sur la validité des catégories raciales, l’héxagone est tenté par la rhétorique identitaire, voire les statistiques éthniques. Avec l’art délectable de l’autodérision, WB Michaels, professeur de Littérature à l’Université de l’Illinois à Chicago, signe un pamphlet décapant. Ce petit livre nous met en garde contre l’adoption d’un modèle qui, séduisant en apparence, porterait en lui la destruction d’une valeur centrale : l’égalité.

Nouvel opium du peuple, la dévotion pour la diversité permettrait d’évacuer la question sociale et faciliterait la soumission à l’ordre inégalitaire établi. La religion du « respect » des pauvres, transfigurés en personnes « différentes » ou perçus à travers la couleur de leur peau, justifierait le maintient du statut-quo social.

A l’appui de sa démonstration, l’auteur souligne que le succès de la « diversité » aux Etats-Unis a coïncidé avec une augmentation vertigineuse des inégalités de richesse depuis les années 80.

Parfois caricatural, mais sauvé par son ironie, l’ouvrage plaide de fait pour la défense du prétendu « modèle français » égalitaire.

Claire

La Diversité contre l'égalité, W.B.Michaels, Raisons d'agir, 7 €

jeudi, 05 mars 2009

Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John J Mearsheimer et Stephen M.Walt

Lobbyisraelien.jpgPourquoi les Etats-Unis fournissent-ils un soutien matériel et diplomatique aussi considérable et aussi constant à Israël ? Telle est la question à laquelle entendent répondre les auteurs de cet essai, tous deux universitaires américains réputés. Ils démontrent que ce soutien ne peut s’expliquer ni par des intérêts stratégiques communs ni par des impératifs moraux : il est surtout dû à l’influence d’un lobby [au sens politique du terme : groupe de pression] qui travaille activement à l’orientation de la politique étrangère américaine dans un sens pro-israélien. Ce lobby poursuit notamment une stratégie de pression sur le congrès par le biais de l’AIPAC (American Israel Public Affaires Committee), l’une de ses principales organisations. Il exerce également une influence considérable sur l’administration, l’université et les media américains. Le lobby pro-israélien a ainsi joué un rôle clé dans la politique américaine au Moyen orient sous l’administration Bush au nom de «la lutte contre le terrorisme». Par cet exemple les auteurs ouvrent un débat nécessaire pour l’avenir de la paix dans cette région du monde.

Claire


Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John J Mearsheimer et Stephen M.Walt, La découverte, 12 euros

La privation de l'intime de Michael Foessel


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A l’ère du storytelling et des spin doctors il n’est pas difficile de constater que la politique est devenue une vaste entreprise de communication dont le modèle est celui de la publicité. Il s’agit de nous vanter les qualités et mérites personnels d’un prétendant aux fonctions publiques : l’exhibition de la vie privée a pris le pas sur les problèmes politiques réels et partagés par tous les citoyens.

Ce livre veut circonscrire l’origine d’un sentiment : celui de subir une offense politique. Nous le ressentons chaque fois que les hommes et femmes politiques mettent en scène leur vie sentimentale pour nous persuader qu’ils seront de bons représentants de nos intérêts, parce qu’ils sont sensés nous ressembler.

Citoyens d’une démocratie moderne, nous souffrons du fait que cette instrumentalisation de l’intime à des fins de réussite électorale apparaît comme une menace pour la démocratie elle-même ; Il s’agit alors de se demander avec l’auteur ce qu’est l’intime en tachant de comprendre «  quelle forme d’alliance singulière s’est nouée dans la modernité entre la liberté expérimentée dans ses rapports personnels et celle du citoyen » (p.16).

 

Claire

 

 

La privation de l'intime de Michael Foessel, Le Seuil, 13 euros

Les bannières de la révolte de Benedict Anderson

images.jpgLes Bannières de la révolte

Benedict Anderson

La découverte

26 euros

 

A la fin du XIXème siècle une fièvre anti-impérialiste nourrit le rêve d’indépendance des peuples colonisés. Comment ce rêve leur est-il venu ? Comment s’est structuré leur imaginaire national et leur discours anti-colonial ? Pour répondre à ces questions, l’historien britannique Benedict Anderson nous entraîne sur les traces d’un des pères de l’indépendance des Philippines, l’écrivain Jozé Rizal (1861-1896). Il invite le lecteur à un voyage littéraire et politique, suivant Rizal de Manille à Madrid, en passant par Hong Kong, Rio, Yokohama, Vienne, Macao, Barcelone, Londres, Paris, Singapour … Il enquête sur les influences politiques et littéraires du soulèvement armé mené par Marti à Cuba, sur les manifestations anti- impérialistes en Chine et au Japon en passant par les milieux anarchistes espagnols, les cercles littéraires parisiens et le monde universitaire allemand. Les bannières de la révolte se lit tout à la fois comme une biographie, une enquête littéraire et une histoire de la circulation mondiale des idées à la fin du XIX ème siècle. Mais c’est avant tout un grand récit de la première mondialisation.

 

Claire