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« Dire la vérité au pouvoir? | Page d'accueil | L'Histoire comme champ de bataille ? »

vendredi, 18 février 2011

Séductions du bourreau ?

  

 

Charlotte Lacoste

   

  

viendra nous présenter

 

 

Séductions du bourreau

 

      Puf,  collection « Intervention philosophique »

 

 

jeudi 24 février 2011 à 18 h 30

 

  

     La Shoah, la guerre d’Algérie et les génocides de la fin du XXe siècle ne cessent de revenir sur le devant de la scène médiatique : non pas à travers les témoignages que nous ont laissés leurs victimes, mais sous la forme de fictions complaisantes qui donnent la parole aux bourreaux et aux tortionnaires. Comment interpréter ce phénomène, et quels sont ses ressorts cachés ? Charlotte Lacoste écrit, dans Séductions du bourreau :

 

     « Outre que le témoignage, qui s’était construit en opposition aux romans de guerre et d’extermination, n’est pas parvenu à s’imposer sur la scène littéraire française du XXe siècle, il s’est trouvé usurpé par les romanciers – trafiquants de récits de témoins, trafiqueurs de scènes stupéfiantes, concocteurs de fictions enjôleuses et complices qui font la part belle aux assassins –, qui n’ont eu de cesse d’en montrer toujours davantage à leurs lecteurs, venant flirter de si près avec le bourreau, que leur narrateur a fini par se confondre avec lui : c’est l’irrésistible ascension du point de vue nazi dans la fiction sur l’extermination. »

 

 

 

  

 

Commentaires

------- Expressionisme Allemand Littéraire ------------------------

Grand titre pour un petit quelque chose (mais tout de même une longue bibliographie d’une époque brève, mais importante). L’idée m’en est venue lors de la critique de Reinhardt Jirgl et Rolf Dieter Brinkmann. On les associe souvent avec Gottfried Benn. C’était donc mon idée d’en parler à ce moment. Et puis, je me suis aperçu que ce cher Gottfried avait été (un temps) l’amant de Else Lasker-Schüler. Donc il convenait de parler aussi de cette dame, mais en parler c’était ouvrir la boite à Pandore et surtout se référer à l’excellente collection SH (Silke Hass) aux Editions Farrago (je crois que c’est maintenant Verdier qui a repris) et à Fourbis (autre maison reprise par Verdier). Toutes deux datent maintenant d’un certain temps, mais j’aimais lire ces textes au fur et à mesure de leur parution. Egalement un gros travail d’édition chez Comp’Act sous la direction de Dominique Poncet.
Donc en avant pour l’Expressionisme Allemand Littéraire. C’est une période très courte qui débute en 1911. Tiens, ce sera une critique pour le centenaire, un peu avancé car c’est en aout 11 que cela commence. Puis il y a eu la première guerre avec son lot de disparus (Franz Marc, Georg Trakl entre autres). Le tout s’achève dans les années 30 avec la peste brune.
Période fort intéressante, puisque ce n’est pas seulement une création littéraire, mais un mouvement qui regroupe aussi la peinture (Franz Marc, Emil Nolde, August Macke, Ernest Ludwig Kirchner, Paul Klee et Wassily Kandinsky), le musique (Arnold Schönberg, Alban Berg), l’architecture (Walter Gropius), et déjà le cinéma (Fritz Lang, Friedrich Murnau, Paul Leni). Une très belle et intéressante rétrospective de cette période vient de se terminer à la Fondation Beyeler, à Riehen, dans la banlieue de Bale, Suisse. (Allez-y, le bâtiment de Renzo Piano et le site sont superbes en plus).
Un peu d’histoire pour éclairer la situation – à vrai dire complexe et embrouillée. Tout commence dans la revue « Sturm » en aout 1911, avec l’expression «Expressionismus, die Kunstwende» (L’expressionisme, l’art de transformer) pour qualifier des tableaux de Cézanne et Van Gogh. Puis c’est repris dans le titre de «Der Expressionismus » de Paul Fechter (20, Piper, Munchen, 64 p.) (et 50 illustrations, et surtout une couverture avec une tête de Christ ( ??) assez fantastique – en bleu vert sur fond jaune orange- je m’y suis repris à plusieurs fois pour en voir la signification). Cette revue « Der Sturm » (L’Orage), sous la direction de Herwarth Walden , va être de 10 à 32 le symbole même de l’expressionisme, avec une galerie, un théatre, un cercle, etc. C’est ce même Herwarth Walden qui va devenir le second mari de Else Lasker-Schüler de 01 à 10 (l’intermittence entre Schüler et Benn).


--------------------- Der Blaue Reiter --- Die Brücke -------------

La revue « Sturm » s’intéresse particulièrement au groupe « Der Blaue Reiter » (Le Cavalier Bleu) de Munich, avec en particulier Franz Marc, August Macke, Wassily Kandinsky, Alexeï Jawlensky, Gabriele Münter et Marianne von Werefkind. Le groupe se forme à Murnau à coté de Garmisch-Partenkirchen, non loin de Munich. Le nom vient d’une toile de Kandinsky en 03 « Der Blaue Reiter » (collection privée) puis d’une toile de 08-09 « Der blaue Berg » (la montagne bleue) (Solomon R. Guggenheim, New York) qui représente elle aussi des cavaliers devant une petite montagne bleue. (Kandinsky adorait le bleu, couleur de paix). En fait, toujours d’après Kandinsky, le nom vient d’une discussion dans un café de Sindelsdorf, entre Franz Marc (qui aimait lui aussi le bleu) et Kandinsky (qui a choisi le cheval). Par la suite Marc a peint de nombreux animaux en couleurs dont de grandes toiles avec des chevaux bleus telles que « Die grossen blauen Pferde » (11, Walker Art Center, Minneapolis) ou « Blaues Pferde I » (11, Lenbachhaus, Munich) qui sont plus connues. Le vrai début de « Der Blaue Reiter » c’est en fait un almanach en 12 « Der Blaue Reiter Almanach » (12, Piper, Munich), tiré à 1100 copies, avec 14 articles des membres du groupe et 140 illustrations. Il comprenait entre autres des articles de Marche, Marc et Kandinsky sur l’art, mais aussi des articles de Schönberg, Scriabine, De Hartmann et Berg sur la musique. La couverture (on aurait pu s’en douter) comporte un dessin de Kandinsky représentant un homme à cheval, colorié de bleu. Il y a eu un second tirage en 14 et on le trouve réédité (87, Klincksieck, 360 p.). Le second almanach n’a pas vu le jour par suite du début de la guerre. Une impressionnante collection des œuvres du groupe se trouve à la Lenbachahaus Galerie à Munich. Je me souviens d’y avoir vu une très belle rétrospective, avec de fort belles toiles de Kandinsky il y a quelques années dans cette vénérable maison avant sa fermeture en 09 et remodelage par Norman Forster dont l’ouverture est prévue pour la fin de cette année.
A propos de « Der Blaue Reiter Almanach » tel que l’on peut le lire réédité. Il confirme la découverte du titre sous une tonnelle de Sindelsdorf, donc chez Franz Marc. « Et le fabuleux café de Mme Maria Marc nous sembla encore meilleur » selon Paul Westheim qui assistait à l’entretien entre Kandinsky et Marc. Surtout l’éditorial, si l’on peut dire, signé de Kandinsky et Franz Marc, en précise les tenants et le but. « Nous sommes à l’orée d’une des plus grande époques que l’humanité ait vécues jusqu’ici, l’époque de la grande spiritualité ». (Et ceci date d’octobre 11. La grande époque de spiritualité va bientôt changer de nature et la spiritualité baisser de plusieurs crans lorsque le 4 aout 14….)
On trouve donc dans « Der Blaue Reiter Almanach » un texte de Franz marc « Biens Spirituels » dans lequel il confronte des gravures allemandes du XV siècle et « La femme à la guitare » de Picasso. (Je n’ai pu trouver trace de cette toile, fort mal réimprimée par ailleurs. En 10-11 il n’y a trace que de femme à la mandoline, qui ne correspond pas à l’illustration). Autre article de Franz Marc « Les Fauves d’Allemagne » où il fait référence à « Die Brücke » de Dresde, « Neue Sezession de Berlin et « Neue Vereinigung » de Munich. Ces mêmes fauves, mais de Russie ceux là, seront traités par D. Bourliouk, en utilisant des comparaisons avec des dessins populaires japonais ou russes. August Macke prend luis aussi sa part avec un article sur « Les Masques », chose populaire à cette époque, qui sera également utilisée par Picasso et après les années 20 par André Breton. Ensuite des textes sur la musique avec une « relation avec le texte » par Arnold Schoenberg, que l’on sait proche des peintres et un autre de Thomas von Hartman sur « De l’anarchie dans la musique ». Surprenant pour cet auteur-composteur, pianiste de Moscou, mais qui était à Munich à l’époque et qui n’a pas emprunté les nouvelles voies de composition qui de développaient. On lui doit cependant « La Fleurette Rouge » pour Nijinsky alors à Saint Petersbourg, et « Der gelbe Klang » (le son jaune) pour Kandinsky. Cette pièce fait d’ailleurs suite, ou du moins sa partie scénique et décors sous la plume de Kandinsky et de « Sonorité jaune » datée de 09, en six tableaux.

Un autre groupe « Die Brücke » (Le Pont), presque plus ancien car fondé en 1905, fait partie du mouvement expressionniste. Fondé à Dresde par Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rotthulf, il va vite rassembler Max Pechstein et Emil Nolde, puis Otto Müller et Cuno Amiet. Kirchner en est le membre le plus connu et le plus représentatif. Selon lui, l'inspiration doit être libre pour laisser la place à l'expression des émotions de l'artiste. Couleurs vives, naturelles ou peu mélangées, et surtout contenu plus important que la forme. Edvard Munch, pionnier de l’expressionnisme en Norvège, les contacte en 08, mais s’en éloigne ensuite. Première exposition à Berlin en 10 avec la célèbre gravure sur bois, dont « Brücke 1910 » Kirchner. Le nu, symbole de pureté primitive et l’inspiration des arts primitifs fait la cohésion du groupe. Cependant, des tensions se produisent et le groupe éclate, après refus d’adhérer au manifeste en 13 sous la forme du « Chronik KG Brücke» (au Robert Gore Rifkind Center, Los Angeles), ensemble de 26 pages et 6 bois gravés.

------------------ La guerre Les Berlinois --------------------------

1914 arrive très vite. Après la Première Guerre mondiale, les artistes se séparent (certains malgré leur volonté, mais avec l’accord du fusil Lebel ou du canon de 75). Un nouveau mouvement apparait, le « réalisme expressionniste » ou «nouvelle objectivité» (Neue Sachlichkeit) qui se préoccupe surtout de la dure réalité de l’après guerre et des flagrantes conditions de ceux restés à l’arrière par rapport aux autres qui ont été au front. Otto Dix, Georg Grosz, Max Beckmann et Georg Schrimpf sont de ceux là et leurs toiles sont éloquentes à ce sujet. Ce nouveau réalisme se caractérise par une volonté de représenter la réalité sans artifice.
Un très beau, et petit musée le Kunstmuseum de Stuttgart possède une très belle collection d’Otto Dix. Une rétrospective de ce groupe a eu lieu au musée Marmottan, Paris l’an dernier en échange avec le musée Von der Heydt à Wuppertal,qui s’est spécialisé dans cette époque.
Plus tard en 20, la République de Weimar est instaurée depuis 19, l’Allemagne a déjà commencé à relire la Grande Guerre de façon plus patriotique. Otto Dix veut montrer le quotidien et l’horreur de la guerre. Il grave « Kriegsmappe » publié en 1924. 50 planches retracent la réalité et la sauvagerie des combats, avec ses conséquences sur l’homme et la nature. Parmi ces gravures, « Verwundeter, Bapaume 1916 », (Printemps, Bapaume, 1916), « Zerfallender Kampfgraben » (Tranchées effondrées) ou « Schädel » (Crane) sont particulièrement difficiles à supporter. Des crânes et des corps où grouille la vermine, des visages détruits et des corps mutilés ou rafistolés.
Par contraste, George Grosz accuse. Porté volontaire en 14 par dégout du bourgeois, il est rapidement exclu de front car malade psychologiquement. Pour lui, le combat devient social et politique. « Die Räuber » (L’album des Brigands), recueil de lithographies publié en 22, vilipende «l’incroyable laideur de l’Allemagne» à travers la République de Weimar, bourgeoise et immorale. Il y peint et caricature les vainqueurs de la guerre : un gros patron rustre, cou épais, œil vitreux et gros cigare sur la braguette avec en second plan des bâtiments et usines.
Cette culture quelquefois nommée weimarienne est encore très riche, et ceci malgré la défaite, le chaos lié à la révolution spartakiste, l’hyperinflation du début des années 20 et la grande crise économique de la fin de la décennie. Les quatre volumes de « Novembre 1918 » de Alfred Döblin sont particulièrement expressifs à ce sujet. Ces livres « Bourgeois & soldats », « Peuple trahi », « Retour du front » et « Karl & Rosa » sont parus il y a un certains temps (90, Quai Voltaire) sous une couverture bleue, tout au moins pour les trois premiers tomes. Le quatrième n’est jamais sorti, et j’ai du attendre leur réédition chez Agone en 09 pour le lire, sous sa couverture bordeaux. On peut suivre une série de personnages, cela va d’industriels alsaciens à des bourgeois strasbourgeois, des familles berlinoises à des personnages à culture yddish, également de Berlin (on les retrouve un peu dans le célèbre «Alexanderplatz », enfin d’anciens soldats, enfin démobilisés du front, et des syndicalistes, proches de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht. Ecrit bien plus tard (entre 37 et 43), donc très postérieurs à l’année 29, date de « Alexanderplatz » (09, Gallimard, 456 p.) (nouvelle traduction améliorée d’Olivier Le Lay). J’avais donné mes impressions sur cette nouvelle édition, ici même à l’époque. Les bas-fonds de Berlin et les aventures de Frantz Biberkopf, depuis sa sortie de prison et son désir de se refaire, ses embrouilles et sa chute. « Zim, boum ratapla » (comme le dirait Döblin lui-même).
Il st également significatif, que commencé en 37, le livre est achevé, enfin la dernière partie, « Karl et Rosa » est écrite aux Etats Unis où Alfred Döblin s’est exilé. C’est en effet la toute dernière époque avant que l’Allemagne, et l’Europe, ne sombrent sous la peste brune. Tous ces artistes, enfin ceux qui ont réchappés à la guerre, à la répression brutale de Gustav Noske et des corps francs (Freikorps) durant la « Semaine sanglante » de Berlin (6 - 15 janvier 19), ou encore au qualificatif de dégénéré (entartete).
Deux grands ouvrages à propos de cet expressionnisme allemand. « D’une apocalypse à l’autre » de Lionel Richard (98, Somogy, 176 p.), et du même « Expressionnistes allemands » (74, Maspero, 360 p.), recueil de textes, essentiellement des poèmes avec une bonne bibliographie (30 p.). Egalement à signaler la collection SH déjà citée, chez Fourbis, puis Farrago, maintenant chez Verdier ainsi que la collection « l’Acte même » chez Comp’Act où sont parus les pièces de théatre, traduites par Huguette et René Radrizzani, de August Stramm, Ernst Toller, et des poèmes d’Egon Schiele, le tout sous l’impulsion, je crois me souvenir, de Dominique Poncet (lequel veillait entre autres à « La Main de singe »). Dominique a passé la main à Henri Poncet, et ce dernier a du fermer Comp’Act en 11.


-------------------------------- Gottfried Benn ------------------------

Gottfried Benn est né en 86 à Putlitz, Brandenburg, et meurt en 56 à Berlin. Jeunesse dans la plaine allemande du nord de la Prusse, à l’est de l’Oder. Famille de pasteurs luthériens (les plus stricts) et de fermiers, huit enfants en tout. La bible de Luther toujours présente. Il étudie à Sellin, à coté de Neumark, et à Frankfurt an der Oder.
Pas beaucoup de choix, il fera cependant médecine à Berlin, alors capitale, avec la vie des riches et, la dérive nationaliste et expansionniste (Guillaune II). Il fait ensuite des études de théologie à Warburg, puis médecine à « Kaiser-Wilhelm-Akademie für das militärärztliche Bildungswesen» (Académie militaire Kaiser Wilhelm) à Berlin en 06. Il se spécialise en dermatologie, spécialité qu’il exerce pendant la guerre en Belgique (comprendre maladies vénériennes) à l’hopital Molière d’Ixelles. Retour à Berlin, toujours avec la même spécialité, souvent décrite et illustrée par Geog Grosz. Médecin militaire en 10 mais il quitte l’armée en 12. Et c’est l’année de son premier recueil de poèmes : « Morgue ».
Il deviendra bientôt un des chantres de génération expressionniste, (Heym, Trakl, die Brücke, der Blaue Reiter...) laquelle bientôt va subir la guerre de plein fouet. Génération sacrifiée, brisée par la guerre, qui va très vite donner Dada et le surréalisme. En 14, c’est la guerre. Fin de la Renaissance n’aura pas lieu. Stadler, Stramm, Trakl, Lichtenstein, Marc, Macke, Schiele : tous morts. On ferme le ban.
Engagé en 14 comme médecin militaire, il exerce à l'hôpital Molière d'Ixelles en Belgique, où il soigne les prostituées Après guerre, il devient médecin dans un faubourg populaire de Berlin, il faut bien (re-)vivre dans les années 20. Il se spécialise dans les maladies de la peau (comprendre ici les maladies vénériennes). Sa clientèle, celles des quartiers pauvres : prostituées, chômeurs… Retour sur terre du grand poète. « Double vie ».
Misère, désespoir : début de la montée du nazisme. Il sympathise avec ce nouvel espoir et est élu à la section poésie de l'Académie de Prusse en 32. En mai 33, il défend le nouveau régime à la radio. (C’était le discours de trop). Hostile à la République de Weimar, puis au nazisme, il s’exile intérieurement « la forme aristocratique de l'émigration » et rejoint la Wehrmacht en 35 avec d’autres officiers qui désapprouvent le régime. En mai 36, la revue « Das Schwarze Korps» (Le corps noir ) attaque la poésie expressionniste, qualifiée de « dégénérée, juive, et homosexuelle ». Gottfried Benn est interdit de publication par les nazis en 38, puis après guerre, par les alliés en raison de son soutien initial à Hitler.
Œuvres
« Morgue und andere Gedichte» Berlin, 12 (Morgue et autres poèmes)
« Gehirne », 16. Traduit sous le titre de « Cerveaux ». La première apparition des « Rönne Novellen », où il met en scène le docteur Rönne, autre lui-même. On le retrouve dans « Die Eroberung » (la conquète), « Die Reise » (Le voyage), « Die Insel » (L’ile) et « Der Geburtstag » (L’anniversaire).
« Fleisch » 17, (Viande) Déjà des allusion à la chair et sa dégenrescence.
« Die Gesammelten Schriften» (22, Berlin),
« Schutt», 24 (Déchets)
« Nach dem Nihilismus», Berlin, 32 (Après le nihilisme)
« Der Neue Staat und die Intellekuellen», 33 (traduit dans « Double Vie »)
« Kunst und Macht», 35 (Art et Pouvoir)
« Ptolemäer», 49 (88, Klett-Cotta, 150 p.) (Le Ptoléméen)
« Doppelleben, » 50, autobiographie « Double Vie »

Anthologies
« Morgue und andere Gedichte » récemment republié (11, Klett-Cotta, 541 p.).
« Prosa und Autobiographie: In der Fassung der Erstdrucke» (06, Fischer, Frankfurt, 704 p.)
« Sämtliche Gedichte» (11, Klett-Cotta, 541 p.) (Poésies complètes)
Traduits en français
« Cerveaux » (06, La Différence, 122 p.) Poèmes, on y retrouve Morgue
« Le Ptoléméen » (96, Gallimard, 224 p.)
Recueil de 13 nouvelles dont « Le Ptoléméen » et « Cerveaux ». On suit essentiellement le docteur Werff Rönne, déjà présent dans les « Rönne-Novellen » de pendant la première guerre. Ce médecin a perdu le lien avec la réalité et vit de plus en plus dans son monde.
« Double Vie » (54, Editions de Minuit, p.) son autobiographie, traduction d’Alexandre Viallate (excusez du peu).
Petit livre en deux parties 1 « Curriculum d’un Intellectualiste » qui date en fait de 34, avec 5 chapitres. I. L’hérédité - II. Ses manifestations – III. Les problèmes – IV. La nouvelle jeunesse – V. La leçon. Puis une seconde partie « Double vies » qui date de 50. En 7 chapitres I. Ombres du passé – II. La lyre et l’épée – III. Intermède lyrique – IV. Bloc II. N°66 (1944) – V. Littératures – VI. Avenir et présent – VII. Encore quelques détails personnels – Épilogue
« Un poète et le monde » (65, Gallimard, )
« Poemes » (72, Gallimard, 395 p.) la traduction complète de « Gesammelte Gedicht » " avec en plus huit pièces
« Un livreur de bière noyé fut hissé sur la table / Quelqu'un lui avait coincé entre les dents / un aster couleur de lilas chair et d'ombre. »

-------------------------------- Franz Marc -----------------------------

Franz Marc, né en 1880 à Munich, mort en 16 devant Verdun. Etudes tout d’abord de théologie, puis Akademie der Bildenden Künste (Académie des beaux-arts) de Munich. C’est avant tout un peintre, fondateur du groupe « Der Blaue Reiter » avec Wassily Kandinsky. Marié tout d’abord à Marie Schnür, en 07, il s’en sépare rapidement et se remarie avec Maria Franck en 13. C’est cette Maria que l’on retrouve dans ses « Lettres du Front » (96, Fourbis, 208 p.), et dans les textes de Else Lasker-Schüler, en particulier dans « Le Malik » (94, Fourbis, 158 p.), sous les traits de Mareia.
Volontaire en 14, il passe le début de la guerre dans la région de Saint Dié, Gorze, Sélestat, Strasbourg, puis Verdun. Lieutenant de cavalerie, il est tué par un éclat d’obus le 4 mars 16 et décède à Braquis, près de Ville en Woevre. Enterré à Gussainville, il sera inhumé ensuite à Kochel am See en Bavière, où un très beau musée lui est consacré.
Peu de textes de Franz Marc, essentiellement du fait de sa production de peintures et de sa courte vie. En plus de ceux déjà cités « Briefe, Aufzeichnungen und Aphorismen » (20, Cassirer, 2 vol., 156 et 144 p.). Quatre livres publiés en français. En plus de ces « Lettres du Front » (96, Fourbis, 208 p.), « Cent Aphorismes » (96, Fourbis, 60 p.) « Ecrits et Correspondance » (07, Ecole Nationale des Beaux Arts, 512 p.) et une réédition de l’Almanach « Der Blaue Reiter Almanach » (87, Klincksieck, 360 p.).
« Lettres du Front » Cent vingt et une lettres rédigées entre le début de la guerre, 01 septembre 14 et le 04 mars 16, jour où il meurt devant Verdun. Il est surprenant d’y trouver trois grands sujets, en plus des sujets plus personnels sur sa famille et amis.
L’Europe tout d’abord, aussi surprenant que cela soit à cette époque. « C’est un combat pour la nouvelle Europe, pour la forme nouvelle. » ou encore
« Le corps entier de l'Europe s'effondrera, exténué par la maladie, le royaume spirituel demeurera, peut-être (et même sûrement!) encore plus puissant » et enfin
« Si nous voulons réellement avoir un art qui nous est propre, il faut respecter pleinement la science exacte européenne ; elle est le fondement de notre caractère européen ».
La guerre ensuite « Il n’est rien de plus affligeant, de plus déroutant pour l’esprit que de parler de la guerre; […] cela ressemble à une conversation d’aliénés »
ou encore« Plutôt le sang qu'une éternelle tromperie ; la guerre est tout autant expiation que sacrifice volontaire auquel l'Europe s'est soumise pour mettre de l'ordre en elle-même ».
Il y a déjà dans ces lettres, et l’on est qu’au début de la guerre tout le pressentiment des chamboulements à venir, notamment de la montée des avant-gardes en réaction à la "grande boucherie" de 14-18.
« De plus en plus, je commence à voir derrière les choses, ou plutôt à travers elles, à voir ce qui se tient derrière.... ».
Ou l'idée effrayante que la Grande Guerre est une manière de purgatoire, une épreuve imposée à l'Homme ancien
« Si aucun poète, ni aucune musique ne ressort de cette guerre, alors il n'en existera jamais plus ». et cette terrible conclusion « Sans la guerre, toutes ces idées ne seraient pas pensables. »
Sans avoir cependant un quelconque remord ou regret sur les responsabilités.
« Cela n'a quasiment aucun sens de vouloir attribuer la responsabilité de cet enfer aux quelques hommes qui gouvernent. Chaque individu est aussi coupable qu'eux. »

Des réflexions sur l’art, enfin (et c’est bien étrange au milieu des tranchées).
Une certitude : « L'art trace une autre route qui mène à la vie éternelle... » ou encore « In'y a pas de musique sans texte, le plus souvent, il reste seulement inexprimé... De la même façon, il n'y a pas de tableaux abstraits sans objet ; il se trouve toujours à l'intérieur... » et enfin
« Tout est un. L'espace et le temps, la couleur, la tonalité et la forme ne sont que des modes de perception qui proviennent de la structure mortelle de notre esprit. »

----------------------- Else Lasker-Schüler ------------------------------

Élisabeth (Else) Schüler, née en 1869 à Eberfeld, (de nos jours Wuppertal). 5 autres frères et sœurs, fille rebelle, elle quitte l’école à 11 ans pour poursuivre ses études à la maison. En 95, elle a 26 ans, et se marie avec le docteur Berthold Lasker, plus agé qu’elle de 11 ans. C’était aussi un champion d’échecs, mais avait l’avantage, pour ELS d’habiter Berlin. Vie de bohème et rencontre avec Marina Tsétaëva, elle est au centre de beaucoup d’excentricités. En 99, elle a un enfant, Paul, dont elle refuse de donner le nom du père, mais que le docteur reconnait. Le couple divorce tout de même en 1900. Remariage avec Herwarth Walden (Georg Levin de son vrai nom), le directeur de la revue expressionniste « Der Sturm », couple qui va durer de 01 à 10. La revue va faire se rencontrer à Berlin toute l’avant-garde européenne. ELS parle de cette période dans une pièce « Die Wupper » (19), du nom de la rivière qui passe à Wuppertal. C’est une pièce en 5 actes qui se passe à Wuppertal, précisément, dans les quartiers de la classe ouvrière. Le grand père Wallbrecker est aux prises avec ses petits enfants dont certains refusent cette basse origine. Pauvreté des travailleurs teinturiers, superstitions et croyances populaires. La scène de la foire est remarquable.

« Der siebente Tag », 1902
« Das Peter Hille-Buch », 1905
« Die Nächte Tino von Bagdad », 1907
« Hebräische Balladen », 1913
« Styx ». Gedichte. (04, Suhrkamp, 448 p.)
« Liebesgedichte » (04, Insel Verlag, 137 p.)
« Mein Herz ». (12, Suhrkamp, 176 p.)
« Der Prinz von Theben ». Berlin, Paul Cassirer 1920 (96, Suhrkamp, 103 p.)
« Hebräische Balladen ». Berlin, Paul Cassirer 1920 (00, Juedischer Verlag, 64 p.)
« Die Wupper » (1909)
« Der Malik », (1919)
« Arthur Aronymus und seine Väter » (1932) (89, Suhrkamp, 61 p.))
« Mein blaues Klavier ». Jerusalem, M. Spitzer/Jerusalem Press 1943
« Ich und ich» (1980), (09, Juedischer Verlag, 101 p.)
« Gedichte, 1902-1943 » Suhkamp 2004
« Dada in Berlin » (98, Philipp Reclam Jun Verlag GmbH, 184 p.)
« Gesammelte Werke in drei Bände» n (96, Suhrkamp, 1852 p.)
En français, on trouve
« Le Malik » (95, Fourbis, ) tout commence par 52 lettres à Franz Marc, puis débute le texte (à clés) de Le Malik (l’empereur). On y trouve toutes sortes de personnages que fréquentait ELS (Prince de Thèbes), tels que Gottfried Benn, Franz Marc, bien sur ()
« Mon Piano Bleu » (94, Fourbis, 382 p.) annoncé comme étant le Tome 1 des Poésies complètes, je n’ai jamais vu un tome 2. Comporte cependant divers cahiers dont « Mes merveilles », « A mon compagnon de jeu tant aimé Senna Hoy », « A mon pur ami d’amour Hans Ehrenbaum-Degele », « Gottfrieed Benn », « Hans Adalbert von Maltzahn », « Concert », « Mon piano bleu », « A Lui »
« Mon Cœur » (89, Maren Sell,
« Moietmoi » (90, Bourgois, 124 p.)

----------------------- Johannes R. Becher ------------------------------

Johannes R Becher, né en 1891 à Munich, mort à Berlin en 1958.
A la fin de la guerre, rejoint les Sartakistes. Condamné pour haute trahison à cause de « Der Leichnam auf dem Thron » et de « Levisite oder der einzig gerechte Krieg », Roman pas très militariste.
Il est également l’auteur de l’hymne est-allemand « Auferstanden aus Ruinen »
« Der Leichnam auf dem Thron » (25, It. Vlngsanst, 125 p.) (le cadavre sur le trône)
« Levisite oder der einzig gerechte Krieg», (1926, réédité 69, Berlin Auflage Berlin Aufbau, 570 p.)

----------------------- Paul Hatvani -------------------------------------

Paul Hatvani, de son vrai nom Paul Hirsch, né en 1892 à Vienne, mort en 75 à Kew, près de Melbourne. En 04 ses pparents s’établissent à Budapest. Etudes supérieures de chimie et de mathématiques. Collabore à « Der Sturm » et « Die Aktion ». Il rédige la nécrologie de Egon Schiele.
Il comprenait l’Expressionnisme comme une réponse à l’Impressionnisme. « l´artiste crée son monde dans sa propre image » et « Dans l´Impressionnisme, le monde et le moi (...) avaient été placés dans un rapport harmonieux. Dans l´Expressionnisme, le moi inonde le monde ».
« Die Pforte » (13, Saturn Heidelberg).
« Salto Mortale » (13, Saturn Verlag ) Anthologie de ses aphorismes et essais


----------------------- Jakob van Hoddis ---------------------------------

Jakob van Hoddis, de son vrai nom Hans Davidson, né en 1887 à Berlin, mort en 42 à Sobibor, en concentration. (Van Hoddis est un anagramme de Hans Davidson). Etudes d’architecture à Munich en 06, puis de lettre à Iena et Berlin. Fonde le Nouveau Club avec Kurt Hiller en 09.
La plupart de ses œuvres ont été perdues. Cependant il est cité par André Breton dans son « Anthologie de l’humour noir » (66, Pauvert, 596 p.). Je n’en garde pas un souvenir marquant, bien qu’il ait droit à 6 pages, dont 3 de poèmes (traduction de Hans Arp, son grand ami, qui lui aussi et dans l’anthologie).
« Trois petits bonshommes chantent dans l’air / la chanson terrible : / as-tu de punaises, des poux, des puces / le temps ne te sera pas long… »
« Weltende » (18, Berlin, réédité 01, Arche Verlag, 296 p.) (La Fin du Monde)
« Du crâne pointu du bourgeois le chapeau s'envole / À tous vents se répercutent comme des cris / Des toits les couvreurs tombent et se disloquent / Et sur les côtes - lit-on - montent les flots / C'est la tempête, les mers sauvages bondissent / Sur la terre pour démolir les épais barrages / La plupart des gens ont attrapé un rhume / Les chemins de fer s'effondrent du haut des ponts »

« Dichtungen und Briefe » (07, Wallstein, 368 p.)
Œuvres complètes réunies par Pil Pörtner (58, Die Arche, Zurich 132 p.)

----------------------- Ernst Wilhelm Lotz --------------------------------

Ernst Wilhelm Lotz, né en 1890 à Kulm, Prusse Orientale, mort en 14 à Bouconville, dans l’Aisne.
« Wolkenübrflaggt » (17, Leipzig, 26 p.)
« In gelben Buchten »
« Prosaversuche und Feldpostbriefe aus dem bisher unveröffentlichten Nachlaß» (55, Huber, 90 p.)
« Gedichte, Prosa, Briefe » (94, Wolkenüberflaggt / V. Jugend , 245 p.)

----------------------- Reinhard Johannes Sorge ------------------------

Reinhard Johannes Sorge, né en 1892 à Berlin, mort en 16 à Ablaincourt (Somme).
Tout d’abord disciple de Nietzsche, il sombre ensuite dans le mysticisme.
« Der Better » (12, Fischer) (Le Mendiant)
« Metanoeite: Drei Mysterien » (15, Kempten: Kösel).

----------------------- René Schickelé ------------------------------------

René Schickelé, né en 1883 à Obernai, meurt à Vence en 40. Etudes à Strasbourg, se réfugie en Suisse pendant la guerre de 14-18. Co-éditeur de revues strasbourgeoises, très proches de celles d’Allemagne. Avec Ernst Stadler et Otto Falke, il s'efforce de promouvoir une « alsacianité de l’esprit ». par la suite, il devient rédacteur en chef du journal « Neue Straßburger Zeitung » fondé par Gustave Stoskopf en 08.
« Citoyen français und deutscher Dichter” c'est ainsi qu’il se définit.
Le « Cercle René-Schickele - René Schickele-Gesellschaft », fondé en 1968, et très actif à Strasbourg, voudrait devenir une sorte de pont entre les cultures française et allemande.
« Der Stürmer » (03, Strasbourg) 9 numéros
« Der Merker » (03, Strasbourg) 3 numéros
« Das neue Magazin » (04, Berlin)
« Die Weissen Blätter » (04, Strasbourg)
Œuvres
« Der Rit ins Leben », réédité (10, Kessinger 118 p.)
« Der Fremde », Berlin, 1909. Réédité (09, Bibliofile, 388 p.)
« Meine Freundin Lo», (1913, Verlag der Weißen Bücher, Leipzig, 167 p.(
« Benfal, der Frauentröster», (14, Leipzig, 184 p.).
« Trimpopp und Manasse», (14, Cassirer, Leipzig)
« Aïssé», Leipzig, 1916.
« Hans im Schnakenloch», Leipzig, 1915 (nouvelle version en 1927) réédité (10, Kesserling, 250 p.)
« Am Glockenturm», Berlin, 1920.
« Werke in Drei Banden » (59, Kiepenheuer & Witsch Köln)
Traduit en français, on trouve
« Terre d’Europe », (90, Arfuyen, 64 p.) poèmes choisis. Dont le célèbre « Sœur Catherine de Strasbourg raconte à Maître Eckhart sa vision »
« Mais c'est vous qui m'avez montré le chemin / où je m'en suis allée / parmi les fleurs et la tombée du soir / puis au bord des mers de feu / jusqu'aux Hauts Plateaux des Bleus Pâturages. »
Ou « Le pays des Vosges et le pays de la Forêt Noire »
« Le pays des Vosges et le pays de la Forêt Noire étaient les deux pages d'un livre ouvert – je voyais clairement devant moi comme le Rhin loin de les séparer les unissait en les tenant ensemble serrés comme des plombs. L'une des deux pages regardait vers l'Est, l'autre vers l'Ouest, et sur chacune d'elles se trouvait le début de deux chants différents et cependant parents. / Du Sud venait le fleuve et il allait vers le Nord, il recueil¬lait en lui les eaux venues de l'Est et les eaux venues de l'Ouest pour les porter en un flot unique, en un seul tout jusqu'à la mer... / Et cette mer étreignait la grande presqu'île habitée par les fils les plus jeunes, les plus insatiables de l'espèce humaine, cette presqu'île en laquelle se termine la trop puissante Asie... / L'Europe. »
« La Veuve Bosca » (90, Circé, Strasbourg, 384 p.)
« La Bouteille à la mer » (96, Circé, 240 p.),
« Mon amie Lo » (10, Circé, 128 p.). Une assez banale histoire finalement entre cette actrice, Lo, son metteur en scène et son parolier. Scènes quasi champêtres à la villa des « Eaux Vives » Le tout avec une critique gentillette des mœurs de l’époque, où un certain Emile Cunin, jeune député se frotte à Jaurès et veut se faire un nom. A défaut du nom, il emportera la jeune Lo à Londres.
« Paysage du ciel » (10, Arfuyen, 132 p ;) traduit de « Mimmlische Landscraft ». le quotidien, le monde qui l'entoure, les paysages de la Forêt Noire, de l'Allemagne, des Vosges, de la Suisse.
« Le Retour » (10, Editions Bf Strasbourg, 120 p.). Seul texte écrit en français.

----------------------- Franz Werfel --------------------------------------

Franz Werfel, né en 1890 à Prague, mort à New York en 45. Entre temps, il se marie avec Else Lasker-Schüler en 29.
Devient lecteur chez Kurt Wolff, l’éditeur de Georg Trakl, Gottfried Benn et Else Lasker-Schüler. Rencontre Karl Kraus et Rainer Maria Rilke.
« Der Weltfreund » (12, Kurt Wolff). (L’Ami du Monde).

----------------------- Peter Hille ----------------------------------------

Peter Hille, né en 1854, mort en 04. Rencontre Else Larker-Schüler en 06 qui lui consacre « Das Peter Hille Buch » en 06 (Le livre de Peter Hille). Elle établit également la « saint Peter Hille » le jour de sa mort.
« Die Sozialisten» Roman, 1886 (10, Nabu Press, 404 p.)
«Die Hassenburg – Roman aus dem Teutoburger Wald» 05,
«Das Mysterium Jesu » 10, reprint (21, University of Michigan Library 88 p.)
«Neue Welten, Gedichte, Prosa, Aphorismen » (79, Reclam, 85 p.)

----------------------- Peter Baum ---------------------------------------

Peter Baum, né en 1869 à Elberfeld, tout comme Else Lasker-Schüler. Ecrit surtout des contes inspirés de Edgar Allan Poe et de ETA Hoffmann.
« Spuk » 05
« Gesammelte Werke: Bd. Der Geisterseher; Gott.- Und Die Träume; Spuk; Im Alten Schloss» (10, Nabu Press, 304 p.)

-------------------------- Georg Heym -------------------

Georg Heym, né en 1887 à Hirschberg, Silésie. Milieu strict : père avocat à la Cour militaire de l’Empire, mère effacée et une sœur, Getrude, épileptique. Etudes de droit à Würzburg, il rève d’une carrière militaire. Ecriture de son premier drame en 07 « Der Feldzug nach Sizilien » (La campagne en Sicile), qui ne laisse pas un souvenir pérenne de même que la quinzaine de pièces qui suivent jusqu’n 10 (« Atlanta oder Die Angst », « Prinz Louis Ferdinand », « Iugurtha », « Antonius von Athen » ou « Spartacus », la plupart inachevées. Il fait cependant la rencontre en 10 de « Der neue Klub » (le Nouveau Club), fondé à Berlin par Kurt Hiller. On y trouve un groupe antimilitariste qui critique la bourgeoisie de l’Empire et publie « Das neo-pathetische Cabaret » (le cabaret néo-pathétique). Remarqué par « Der Sturm », il publie des poèmes « Der ewige Tag » (Le jour éternel) en 11, « « Umbra vitae » en 12 et « Marathon » en14, puis un roman « Der Dieb » (Le voleur) en 13. Toutes ces œuvres sont régulièrement rééditées en Allemagne.
Il meurt en 12, en patinant sur la Havel, un affluent de l’Elbe, lorsque la glace cède sous ses patins et il se noie. Il avait 25 ans.
« Umbra Vitae» (reprint 09, Reclam, 72 p.)
« Der Dieb» (08, Directmedia, 104 p.)
« Gedichte: Eine Auswahl » (08, Reclam, 103 p.)
« Werke » (06, Reclam, 432 p.)
« Gedichte vor dem Grossen Krieg » de Georg Heym & Georg Trakl, (87, Scaneg, 110 p.).
On ne trouve traduits en français que
« La ville de souffrance (87, Arfuyen, 48 p.) Une demi douzaine de poèmes et des fragments du Journal. Le tout en bilingue.
Et « La dissection » (93, Fourbis, 184 p.) recueil de textes en prose.
Dans ses poèmes « Robespierre » « Ses yeux fixent / la paille de la charrette » [..]« Au bout de la rue, noir, l’échafaud » et « Der Gott der Stadt » : « Il tend dans l'ombre son poing de boucher. / Il le secoue. Une mer de feu jaillit / Par une rue. Et les fumées du brasier grondent / Et la dévorent, tard jusqu’au point du jour ».
Le journal est de la même couleur « Je ne sais plus où va mon chemin. Autrefois tout était clair, simple. Aujourd’hui tout est sombre, disloqué, dispersé ».
« Sur ma tombe rien d’autre ne devra figurer que KEITAI pas de nom, rien keitai. Il dort, il repose.
« Seul Napoléon devrait être appelé « l’Empereur » comme on devrait appeler les autres « cochons » ou chevaux. »


-------------------------- Georg Trakl -------------------

Georg Trakl, né en 1887 à Salzburg, mort à Cracovie en 14à 27 ans. Une vie brève, tout comme Georg Heym, mais lui se noie dans la cocaïne. Sept enfants dans la famille qui parlent fançais avec la goub=vernante alsacienne Marie Boring. « Nous tenions beaucoup à la gouvernante française et à notre père. Notre mère s'occupait plus de ses collections d'antiquités que de nous. C'était une femme froide, réservée ; elle subvenait bien à nos besoins mais elle manquait de chaleur. ». Mort du père en 10. Etudes au Staatsgymnasium de Salzburg où il rencontre Ehrard Buschbeck, futur écrivain, dont la première œuvre en 17 sera « Georg Trakl. Ein Requiem ». après le lycée, Trakl fréquente un cercle de poètes « Apollo », puis « Minerva » et c’est là qu’il écrit « Der Heilige » en 05, poème à demi mystique qui se termine par « Exaudi me, o Maria! ». Il s’intéresse aux poètes maudits et prend Baudelaire en exemple. Fait monter deux pièces de théatre « Totentag » (Jour des Morts) et « Fata Morgana ». Malheureusement l’ésotérisme et le langage codé que l'on retrouve dans ses poèmes ne facilitent pas la compréhension et l’adhésion du public. Il se tourne alors vers les études de pharmacie. En stage à la pharmacie de l’Ange Blanc (« zum weissen Engel Apotheke », Linzer Gasse, Salzburg, que Georg Trakl va rebaptiser « Engel Apotheke »), il découvre la drogue. « Pour surmonter la fatigue nerveuse à retardement, j'ai hélas encore pris la fuite avec du chloroforme. L'effet a été terrible ». En fait cela sert aussi à cacher l’amour incestueux avec sa sœur Margarethe, « actrice principale sur la scène de sa vie et dans son imagination ».
Il hésite ensuite entre Vienne et Innsbruck et en 12, il part comme pharmacien militaire et rencontre Ludwig von Ficker qui dirige une revue « Der Brenner », dans laquelle il publiera « Psalm ». Puis il rencontrera également Karl Kraus, qui publie dans « Die Fackel » et auquel est dédié « Psalm ». Dans un autre poème « Karl Kraus » en quatre vers, il écrit « Grand-prêtre blanc de la vérité, / Voix cristalline, habitée du souffle glacial de Dieu, / Magicien courroucé, / Sous son manteau flamboyant cliquète le harnais bleu du guerrier. ». Le retour d’ascenseur se fera par « Georg Trakl zum Dank für den Psalm » en 12. Il voyage ensuite et rencontre le peintre Kokoschka à Vienne. A Berlin où sa sœur fait une fausse couche, aucun doute que ce ne soit lui le père, il rencontre Else Lasker-Schüler.
A la déclaration de guerre, Trackl part pour le front de l’Est et assiste à la bataille de Grodek. Il doit de prendre en charge les soins d’une centaine de blessés graves dans une grange sans assistance médicale. « Grodek » est son dernier poème « Toutes les routes débouchent dans la pourriture noire ». Du fait des horreurs dont il est témoin, il fait une tentative de suicide en se tirant une balle. Transféré à la section psychiatrique de l’hôpital militaire de Cracovie, il meurt d’une overdose de cocaïne. Else Lasker-Schüler lui dédie en 17 un poème intitulé « Georg Trakl » : « Georg Trakl succomba à la guerre, frappé par sa propre main / Et ce fut tant de solitude dans le monde. Je l'aimais. »
L’œuvre de Georg Trakl peut se décomposer en quatre périodes. La première est encore très symboliste. Puis après sa rencontre avec Ludwig von Ficker (09-12) il compose des quatrains souvent rimés et introduit le « Reihungsstil » (style classé) que Trakl invente « ma manière imagée qui forge ensemble en quatre vers quatre images en une seule impression ». Puis la métrique va devenir plus variée, et change, avec le cycle « Sebastian im Traum », publié à titre posthume en 15, avec des poèmes en prose « Verwandlung des Bösen » (Métamorphose du mal).
Georg Trackl est un auteur important, car il initie l’expressionnisme en Autriche, avec des thèmes sur la mort et la putréfaction « Toutes les routes mènent à la putréfaction noire ». La ville est sombre, tachée de sang (« Vorstadt in Föhn ») ou mystique (« Westliche Dämmerung »). Les paysages c sont « des cauchemars » ou tristes, proches du pourrissement automnal (« Ein verklärter Herbst » ou « Hélian »)
Il y a en plus cette relation incestueuse avec sa sœur qu’il assume mal. Dans « Blutschuld » (Inceste) il prie la Vierge pour qu'elle pardonne aux amants incestueux. « Tu te réveilles et ressens l'amertume du monde ; là est ta faute irrémédiable ; ton poème, une imparfaite expiation » Il évoque sa sœur dans le poème en prose de 14 « Traum und Umnachtung » (Rêve et démence) « Malheur cette indicible faute que ce cœur nous révèle. Mais lors que, plongé en des songes brûlants, il descendait le long du fleuve automnal sous les arbres dénudés, lui apparut dans un manteau de crin, démon de flamme, la sœur. Lorsqu'ils se réveillèrent, à leur chevet s'éteignaient les étoiles. Ô la race maudite. Quand en des pièces maculées chaque destin est accompli, la mort entre à pas putrescents dans la demeure » et encore « Ô enfants d'une race obscure. Argentées, les fleurs mauvaises du sang luisent sur la tempe de celui-là, la froide lune en ses yeux brisés. Ô les nocturnes, ô les maudits. » Ou encore dans les poèmes plus explicites « An die Schwester » ou « Schwesters Garten »
En allemand on trouve, réédités « Werke, Entwürfe, Briefe » (86, Reclam, 367 p.)
«Das dichterische Werk» (98, Detscher Taschenbuch, 336 p.)
« Gedichte vor dem Grossen Krieg » de Georg Heym & Georg Trakl, (87, Scaneg, 110 p.).
«In den Nachmittag geflüstert: Gedichte 1909-1914 » (09, Marixverlag, 229 p.)

Traduits en français, on trouve
« Œuvres complètes » (85, Gallimard, p.)

« Crépuscule et Déclins » suivi de « Sébastien en rève » (99, poésie Gallimard, 288 p.) qui contient les 51 poèmes de « Crépuscule et Déclins » (10-12) dont «A la sœur », suivi des 15 poèmes de « Sébastien en rève » dont « Métamorphose du mal », puis de « l’automne du solitaire » (12-14), du « Septuor de la mort », du « Chant du séparé » et de « Rève et folie » du début 14. 14 Poèmes publiés dans le Brenner, dont « Grodek » et 19 poèmes épars.

---------------------------------- Alfred Döblin ------------------------


Alfred Döblin, né en 1878 à Stettin, en Allemagne, (actuellement Szczecin en Pologne) et mort en 57 à Emmendingen en Allemagne. Etudes de médecine (neurologie), et médecin pratiquant (Regensburg, Freiburg, Berlin) de 05 à 30.
En 10, il rencontre Herwarth Walden et participe à « Der Sturm ». En 12, mariage avec Erna Reiss, et ils ont quatre enfants. Première guerre dans un hôpital à Sarreguemines, où il commence à écrire « Wallenstein », qui ne sera publié qu’en 20. Il a déjà écrit « Le rideau noir » en 10, « L’assassinat d’une renoncule » en 13 «et « Les trois bonds de Wang-Lun » en 15. « Berlin Alexanderplatz » ne sortira qu’en 29 et les quatre tomes de « Novembre 1918 » entre 49 et 50, après qu’il ne se soit exilé aux Etats Unis et revenu en Europe en 45 (Baden-Baden, puis Mayence). Ses dernières œuvres « Hamlet ou La longue Nuit prend fin », ne paraissent qu’en RDA en 56.
Œuvres principales « c »
« Der Schwarze Vorhang » (Le rideau noir)
« Die Ermordung einer Butterblume» (L'Assassinat d'une renoncule)
« Die drei Sprünge des Wang-Lun » (Les Trois Bonds de Wang Lun. Roman chinois)
« Wallenstein » (20, devrait être traduit cette année par Agone)
« Berlin Alexanderplatz». 29
« November 1918. Eine deutsche Revolution» (49-50) en quatre tomes.
« Bürger und Soldaten» (Bourgeois et soldats)
« Verratenes Volk» (Peuple trahi)
« Heimkehr der Fronttruppen» (Retour du front)
« Karl und Rosa » (Karl & Rosa)
« Hamlet, oder die lange Nacht nimmt ein Ende», 56, (Hamlet, ou La longue nuit prend fin)

Pour ce qui est des textes traduits en français, j’ai déjà parlé ici même de « Berlin Alexanderplatz » et de « Novembre 1918 ».
« Berlin Alexanderplatz », (nouvelle traduction d’Olivier Le Lay, 09, Gallimard, 456 p.0, , l’itinéraire et la descente aux enfers de Franz Biberkopf, criminel qui essaie de se refaire une vie dans le Berlin des années 25-30, mais qui replonge.
« Novembre 1918 » (09, 10, Agone, 480 , 512, 592 et 752 p. respectivement)
« Bourgeois et Soldats » raconte l’expérience de AD en Alsace. Tout d’abord intitulé « Jours de révolution en Alsace », on y voit la fin de la guerre comme une blague joyeuse. On commence également à apercevoir les relations tumultueuses entre l’Allemagne et la Révolution qui se prépare. Pus dans « Peuple trahi » (novembre –décembre 18) on part beaucoup à Berlin, à la rédaction de « Die Rote Fahne » (le drapeau rouge), avec le « Retour du front », mais surtout l’écrasement de la révolution et la formation des corps francs qui vont massacrer la foule. Enfin « Karl et Rosa » fait essentiellement la place à Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, leur captivité et leur assassinat.
« Le rideau noir » (99, Farrago, 176 p.) collection SH.
Un tout premier court roman de Alfred Döblin. « Comme au début d'un rêve, lorsque le corps ne sent pas l'oreiller et la couverture - la petite âme commence à tourner doucement autour d'un poteau, plus vite, plus vite, hop là, hourra hop, et la conscience attachée à un fil de laine suit, s'égare, se perd, chancelle, tombe, s'endort, oui s'endort. ». Johaness, le héros est impuissant à vraiment agir. Le désir amoureux qui l’habite, vis-à-vis d’Irène, va devenir la violence avec pour seul répit la froide ironie. Tout commence avec son chien, jeté par une fenêtre dans un tas de neige, puis se poursuit avec des camarades, et enfin avec Irène. Où l’on retrouve l’obsession qu’avait AD jeune « qu’est ce qui se cache sous les jupes d’une femme », question qu’il résolut enfin pendant ses études de médecine, encore que cela se soit passé autour d’une table de dissection et s’agissant d’une morte.
« Les leurres de l’amour et l’enfer du couple », thèmes que l’on retrouve dans les nouvelles de « L’assassinat d’une renoncule ».

« L’assassinat d’une renoncule » (90, Rivages, 275 p.) Treize courtes nouvelles originellement parues avant 17.
« Les trois bonds de Wang Lun » (11, Agone, 512 p.). « Roman chinois » dit le sous titre, justifié par le fait que l’action est censée se passer en Chine au XVIII siècle. « Dans un roman chinois, j’ai commencé par le coup de timbale et le sourd roulement de tambour de la révolution souterraine. ». « Les Vraiment faibles » se soulèvent contre l’oppression. « Leur nom courait à nouveau sur toutes les lèvres depuis des mois. Ils n’avaient pas de maisons ; ils mendiaient le riz et la purée de fèves dont ils avaient besoin, ils aidaient les paysans et les artisans. ». Tout tourne autour de la question de savoir si les faibles, s’étant servi des armes des forts deviennent à leur tour des oppresseurs. « Quelqu’un combat en vain la violence sans utiliser la violence, un héros faible, le vraiment faible. »

« Hamlet, ou La longue nuit prend fin » (88, Fayard, 501 p.).
La première phrase est brève « On en reparlera ». Il y en aura ensuite sur cinq chapitres ou cinq actes. Edward Allison, ancien marin sur un croiseur attaqué par des avions-suicides japonais, est rapatrié vers l’Angleterre, mais entre il a été amputé de sa jambe gauche. Convalescence avec sa mère Alice et son père Gordon et du docteur King. Donc Edward, nouvelle incarnation de Hamlet, va raconter et se faire raconter des histoires pour aider sa guérison et évacuer ses problèmes. Cela ira des légendes de Médée et de Salomé aux histoires du roi Lear, ou des aventures de Théodora ou de Proserpine racontées par Alice.

---------------------------------- Ernst Toller --------------------------

Ernst Toller, né en 93 à Samotschin, dans la province de Posen, de nos jours en Pologne, mais à l’époque encore en Prusse. Engagé volontaire en 14, puis 13 mois passés sur le front, il subit un profond effondrement psychique et moral. Son livre « Die Waldung » (la Conversion) raconte cette expérience de la guerre (20, Gustav Kiepenheuer, 94 p.) au cours de laquelle il est devenu antimilitariste. « La jeunesse allemande s'est engagée volontairement, sincèrement convaincue qu'elle devait défendre son pays et son peuple. La jeunesse allemande a été honteusement trompée, elle a été victime d'hommes sans foi ni loi, elle a été assassinée sur les champs de bataille. ». En fait cette pièce est commencée juste après la guerre, mise en sommeil en 19, pendant que Toller est à la république des Conseils de Munich (Münchner Räterepublik) tentative de transformation de la République de Bavière (Der bayerischen Republik), proclamée en novembre 18 en un état socialiste. Suite à l’assassinat du ministre-président Kurt Eisner en 19. Elle dure jusqu’au 3 mai 19. C’est la deuxième phase de la « Révolution de Novembre »(Novemberrevolution), inspirée par le parti communiste (Kommunistischen Partei Deutschlands) Liebknecht et Rosa Luxemburg. Répression terrible par les Corps Francs (Freikorps).
Entre 20 et 33, c’est la période pendant laquelle il écrit la plupart de ses pièces. En 33 il s’exile à Londres puis en Californie, et enfin New York en 36. Dépressif, sa femme le quitte et sans argent car il a tout donné aux réfugiés de la Guerre d’Espagne, il se pend en 39.

« Die Wandlung » (20, Gustav Kiepenheuer, 94 p.) (la Conversion)
« Die Maschinenstürmer » (10, Reclam, 106 p.), (Les Briseurs de machine)
« Eine Jugend in Deutschland » (34, Reclam, 460 p.)
« Masse - Mensch: Ein Stück aus der sozialen Revolution des 20. Jahrhunderts » (20, Reclam, 106 p.) L'homme des masses (Masse Mensch),
« Hoppla, wir leben! » (86, Reclam, 151 p.) Hoppla, nous sommes vivants! (Hoppla, wir Leben!), C'est l'histoire d'un révolutionnaire qui, après avoir passé huit ans dans un hôpital psychiatrique, découvre que ses anciens camarades sont devenus suffisants et se sont désespérément compromis avec le système auxquels ils étaient opposés. De désespoir, il se tue.
Sa première pièce sera créée par Erwin Piscator en 1927 à Berlin.
« Das Schwalbenbuch » (09, Books on Demand, 144 p.)
« Der deutsche Hinkemann » (22, Reclam, 96 p.) Hinkemann, l'Allemand
« Prosa, Briefe, Dramen, Gedichte » (61, Rowohlt, 496 p.)
«Gesammelte Werke», (78, Carl Hanser, 5 vol.) contient
Kritische Schriften, Reden und Reportagen 284 p.
Dramen und Gedichte aus dem Gefängnis 1918-1924, 268 p.
Politisches Theater und Dramen um Exil 1927-1939., 340 p.
Eine Jugend in Deutschland. 256 p.
Briefe aus dem Gefängnis.205 p.


« Feuer aus den Kesseln » parait à Manchester en 35. (Retire les tisons du feu )

« Nie wieder Friede ! » parait en 37 à Londres sous le titre No more peace !, avec des couplets de W. H. Auden.
« Pastor Hall », publiée en939 dans la version de Stephen Spender et Hugh Hunt, devra attendre 47 avant d’être montée sur une scène allemande et 78 pour être imprimée dans sa langue originale.

Traduits en français trois ouvrages dont deux de théatre parus aux Editions Comp’Act, tous deux traduits par Huguette et René Radrizzani.
« Une jeunesse en Allemagne » (74, L’Age d’Homme, 228 p.). Les mémoires d’Ernst Toller racontent un quart de siècle, de l’Empire au Troisième Reich, en passant par la révolution munichoise.

« Pièces écrites au pénitencier » (03, Comp’Act, 208 p.) contient « L’homme et la masse » et « Hinkemann ».
« L'Homme et la masse » pièce en sept tableaux, alternativement réels et oniriques. Deux personnages abstraits « La femme » et « L'homme sans nom » s'affrontent illustrant le conflit entre idéal et action, et le débat sur le rapport entre individu et masse.
« Hinkemann » représente une véritable tragédie du désenchantement révolutionnaire. Hinkemann, émasculé par balle sur le champ de bataille, est ensuite abandonné à un destin de sous-prolétaire sous la République. Pour lui, il est évident qu’il n’y aura plus aucune possibilité d'accomplissement personnel. Il n’y aura pas plus de révolution, de possibilité d'un monde meilleur et de lendemains qui chantent. « Il y a des hommes auxquels aucun État, aucune société, aucune famille et aucune communauté ne peut apporter le bonheur. Là où vos remèdes ne servent plus à rien, notre détresse ne fait que commencer. »

« Pièces écrites en exil » (03, Comp’Act, 208 p.) contient « Plus jamais la paix » et « Pasteur Hall »
Deux pièces écrites en exil puisque « Plus jamais la paix! » date de 36 et « Pasteur Hall » de 39.
Toutes deux ont pour objet la dictature du début du régime hitlérien, mais elle est traitée comme une satire féerique et un drame.
« Plus jamais la paix! » a presque la forme d’une comédie musicale. On est au ciel et un pari s'engage entre Napoléon et Saint François sur la nature profonde de l'homme.
Napoléon réussit à déclencher une guerre sur la terre. Son cynisme l'emporte sur l'espoir de Saint François. Mais finalement c’est la paix qui va triompher.

« Pasteur Hall » est la dernière pièce que Toller ait écrite.
Elle met en scène un pasteur luttant contre le régime nazi. Il est de plus convaincu que l’esprit est plus puissant que tout le reste. « Ils vont te tuer !/ Je vivrai malgré cela. Ce sera comme un feu, aucun pouvoir ne l'éteindra... ils trouveront la force de suivre mon exemple »
L'idéalisme expressionniste ne paraît pas douter de la victoire finale de la raison sensible sur la barbarie.

----------------- August Stramm -----------------------

August Stramm né à Münster (Westphalie) en 1874 et mort tombé en septembre 15 sur le front russe dans les marécages de Horodec- (Biélorussie) près de la frontière polonaise.
Etudes de théologie, puis entre dans l'administration des postes allemande. Il commence à écrire en 00 d’où un essai (Émigrés !). Inspecteur des postes à Berlin en 09, il commence à écrire pour le théâtre, plusieurs pièces et des poèmes mais pas d'éditeur. Il fait la connaissance de Herwart Walden qui dirige « Der Sturm ». Il écrit Rudimentaire, Éveil, et travaille à une autre pièce Forces, lorsque arrive la guerre. Tout d’abord dans les Vosges puis le front de l’Est. Il mourra le 1er septembre dans les marécages de Horodec, en Biélorussie.
Heiner Muller écrit sur lui et la post-modernité : « Le seul post-moderniste que je connaisse est August Stramm qui était un moderniste et travaillait dans une poste ».
Il écrit ensuite l’ensemble des poèmes du recueil Toi, le long poème L’humanité, le monologue intérieur Le dernier et les pièces Éveil et Forces (toutes ces oeuvres paraîtront dans la revue “Der Sturm”, puis sous forme de livres édités par Walden). La diversité des tons et des formes, et surtout la fulgurante évolution parcourue dans les derniers mois qui précèdent la guerre mondiale font de cet homme de presque quarante ans un cas unique dans la littérature universelle. Lorsque la guerre éclate, le capitaine Stramm est mobilisé dès le 2 août et engagé sur le front ouest. Dans un premier temps, l’horreur de la guerre ne lui permet pas d’écrire. Dès novembre, il se met à griffonner des poèmes (plus tard recueillis sous le titre Gouttes de sang et Souffrance de l’univers) et il écrit, dans le train qui le ramène le 22 janvier 1915 au front après un congé, le drame cosmique Destinée. À la mi-avril, il est envoyé sur le front oriental et tombe le 2 septembre sur le front russe, comme dernier homme de son bataillon. Inhumée d’abord au cimetière juif de Horodec, sa dépouille sera transférée en 1928 à Berlin-Stahndorf.
« Gedichte. Dramen. Prosa. Briefe» (97, Reclam, 242 p.)
« Alles ist Gedicht », (90, Arche Verlag, 189 p.)
« DU - Liebesgedichte » (19, Verlag der Sturm) (88, Kleinheinrich, 40 p.)
« Sancta Susanna », Berlin : Der Sturm (1917) (02, Faber & Faber, Leipzig , 64 p.)
Les œuvres de Stramm sont traduites en français aux éditions Comp'Act :
« Théâtre et correspondance » (04, Comp'Act, 224 p.)
« Poèmes et prose » (04, Comp'Act, 272 p.).
« Feux »(08, Comp’Act, 90 p.) trois pièces courtes
Rudimentaire
La fiancée des landes
Forces


------- autres auteurs souvent emportés par la guerre --------------

----------------------------- Alfred Lichtenstein -----------------------

Alfred Lichtenstein, né en 1889 à Berlin, mort à Vermandovillers sur la Somme en 14. Collabore à « Der Sturm » avec « Punkt » en 12 et à « Aktion » en 14 avec « Die Dämmerung »
« Dichtungen » (89, Arche Verlag, 397 p.)
« Die Dämmerung » (77, Aufbau Verlag, 118 p)

---------------------- Ernst Maria Richard Stadler ---------------------

Ernst Maria Richard Stadler est né en 1883 à Colmar, mort à Zandvoorde, près d’Ypres en 14 enterré à Strasbourg. De 04 à 06, il s'installe à Munich, puis à 06 à 08 à l'Université d'Oxford
« Der Aufbruch » (Arfuyen, 32 p.) (Eclatement). Le poème a été écrit bien avant la guerre, et pourtant…Il est vrai, que fort impressionné par une voyante, il envisageait sa mort- brutale- prochaine.
Son long poème consacré aux statues de la Cathédrale de Strasbourg est un très beau texte. Ces statues « l'Eglise » et « la Synagogue », toutes deux sur le portail sud ou «portail de l'Horloge» représentent, l'une, l'Eglise, puissante et fière sous sa couronne, l'autre, la synagogue, les yeux couverts d'un bandeau.
« Mais mon âme, la beauté des jours lointains de mon enfance, les secrets enfouis de ma vie, je les dédie à la femme vaincue, à la réprouvée ».

------------------------------ Walter Mehring ------------------

Walter Mehring, né à Berlin en 1896, mort à Zurich en 81.
Ses premiers poèmes paraissent dans la revue expressionniste « Der Sturm ». Après 18, il se tourne vers le « Kabarett », et le théâtre politique. Critique féroce de la société allemande des années 20, il part en exil en 33.
On peut citer ses productions au dadaïsme dans des revues » telles que « Der Coitus im Dreimäderlhaus» (Le coït dans la Dreimädlerhaus- opérette populaire) ainsi que «Jedermann sein eigner Fussball» (A chacun son propre football). Plus sérieux on peut noter « Der Kaufmann von Berlin » (Le Marchand de Berlin), drame mis en scène en 29 par Piscator, et son autobiographie « Die verlorene Bibliothek» (la Bibliothèque perdue) en 51 et compilation des œuvres anciennes « Chronik der Lustbarkeiten I. Die Gedichte, Lieder und Chansons 1918-1933. » (97, Ullstein Taschenbuchvlg, 536 p.)

------------------------------ Ernst Blass -------------

Ernst Blass, né en 90 à Berlin, mort en 39 à Berlin également. Utilise aussi les pseudonymes de Daniel Stabler et de Erich Sternow.
Adepte du « Neuen Klub » avec Georg Heym et Jakob Van Hoddis, puis de « Neopathetischen Kabaretr ». Il collabore par la suite aux revues « Der Sturm » et à « Aktion ».
Oeuvre principale rééditée sous
« Werkausgabe in drei Bänden. »(09, Memoria, Köln, 600 p.)

------------------------------ Oskar Kanehl -------------------

Oskar Kanehl, né en 1888 à Berlin mort en 29.Etudes à Würzburg et thèse sur le jeune Goethe. Adhère aux expressionnistes après une rencontre avec Albert Ehrenstein et Else Lasker-Schüler. Puis collabore à « Aktion ». Participe au mouvement évolutionnaire en 19 avec le journal « Die Erde », avant de rejoindre le mouvement Spartakiste.
« Steh auf, Prolet! Gedichte »(20,Erfurt).
« Die Schande. Gedichte eines dienstpflichtigen Soldaten aus der Mordsaison 1914-1918 » (22, Verlag der Aktion)
« Die Straße frei » (28, Verlag des Spartakusbundes).


--------------------------------- Vienne -----------------------------------

C’est également une ville où il se passe pleins de choses à cette époque, essentiellement en peinture, mais il convient de l’associer, car ces mouvements artistiques étaient globaux

-------------------------- Egon Schiele ---------------------

Egon Schiele, né en 1890 à Tulln, près de Vienne, Autriche. Tout jeune, il s’intéresse au dessin. Etudes à Tulln, Krems et lycée de Klosterneuburg. Après la mort de son père en 05, son tuteur le prédestine aux Chemins de fer. Il rentre cependant à la Wiener Akademie der bildeneden Kunste à Vienne en 06, avec pour professeur Christian Griepenkerl, peintre académique très conservateur. Le courant ne passe pas et il fonde le « Neukunstgruppe » (Groupe pour le nouvel art) avec Anton Peschka. En 07 il rencontre Gustav Klimt, expose à l‘Internationale Kunstschau de 09, et y fait la rencontre d’architectes, Otto Wagner et Josef Hoffmann. Le premier sera le créateur du concept de la Grozstadt, ville étoile à croissance illimitée, sur le principe du Ringstrasse de Vienne. Le second, créateur du Palais Stoclet à Bruxelles, fait la transition entre l’Art Nouveau et l’Art Déco. C’est le concept de l’Art Total (Gesamtkunstwerk) dans lequel la décoration extérieure et intérieure sont indissociables.
Il se lie ensuite avec « Der blaue Reiter » et avec « Sema » à Munich auquel appartiennent Paul Klee et Othon Kubin. En 11, il rencontre Wally Neuzil, modèle de Gustav Klimt, qui va devenir également son modèle et qu’il épouse. Ils vont vivre à Krumlov au bord de la Vltava. A noter, hormis les nombreuses toiles qu’il peint avec Wally Neuzil, celle « Portrait de Wally Neuzil » au collier de Pierrot qui vient d’être restituée, au titres des œuvres spoliées par les nazis, par le MoMA de New York en aout 10, pour être accrochée à coté de « Autoportrait avec le fruit de lanterne vénitienne », autre portrait de Wally Neuzil.
Retour à Vienne, il se remarie avec Edith Harms en 15, juste avant de partir à la guerre. En fit il sera clerc dans un camp de prisonniers. Il publie ses poèmes dans « Die Aktion » entre 13 et 16. En février 18, il fera cependant le portrait de Klimt sur son lit de mort. Mais la grippe espagnole emporte tout d’abord sa femme, puis lui-même trois jours plus tard.
Œuvres
« Ich ewiges Kind » traduit en français sous « Moi, éternel enfant » (98, Editions Comp’Act, 78 p.).
«Moi éternel enfant, j'apportais des offrandes aux autres, à ceux dont j'avais pitié, à ceux ..., qui ne me voyaient pas, moi, le voyant. J'apportais des présents, je leur adressais...les regards de mes yeux »
Peintures dans les musées
Schloss Belvedere, Wien
Leopold Museum, Wien
Egon Schiele Museum, Tulln
Neue galerie for German and Austrian Art, New York.
Le Museum of Modern Art (MoMA) New York possède quelques 55 toiles de Egon Schiele.

-------------------------- Gustav Klimt ---------------------

Gustav Klimt, né en 1862 à Baumgarten près de Vienne, Autriche, mort en 19

Écrit par : jlv-expressionnistes | samedi, 05 mars 2011

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manquait la fin


-------------------------- Gustav Klimt ---------------------

Gustav Klimt, né en 1862 à Baumgarten près de Vienne, Autriche, mort en 1918 à Vienne. Naissance un 14 juillet, puis suit les cours de « Wiener Kunstgewerbeschule des k.k. Österreichischen Museums für Kunst und Industrie» (L’Ecole des Arts Décoratifs de Vienne). En 79, il rentre comme décorateur dans l’équipe de Hans Mackart, adhère au groupe « Künstlerhaus » (la Compagnie des artistes) et participe à la décoration du grand escalier du « Kunsthistorischen Museums ». Période également où il rencontre Emilie Flöge
Ainsi que les écrivains Arthur Schnitzler, Hugo von Hofmansthal et Hermann Bahr. Il participe aux expositions « des Wiener Secessionsgebäudes » (Sécession) avec Josef Hoffmann et Joseph Maria Olbrich. Le bâtiment de la Sécession, construit en 98 sur des plans de Joseph Maria Olbrich avec sa coupole de feuilles dorées va servir de cadre aux expositions des membres du groupe. Le bâtiment est devenu un véritable emblème de Vienne. C’est au cours de l’exposition de 02 qu’il peint la fameuse fresque de Beethoven en sept panneaux représentant la Neuvième Symphonie. Il rencontre Egon Schiele en 07, et deviendra en quelque sorte son maître à peindre. Il sera aussi celui de Oskar Kokoschka.
Son œuvre comprend 230 tableaux dont 54 tableaux représentant des paysages (a mon avis les plus intéressants).
Une grande partie est exposée à la galerie Vienna Secession dans le bâtiment de la Secession.
Mosaïques superbes au bâtiment Soclet à Bruxelles.
Je n’ai pas trouvé trace d’œuvre écrite (poèmes- prose).

----------------------- Oskar Kokoschka -------------------

Oskar Kokoschka, né en 1886à PÖchlarn en Autriche, mort en 1980 à Montreux, Suisse. Suit les cours De 1903 à 1909, Kokoschka suit les cours de la Kunstgewerbeschule de Vienne de 03 à 09. (il présente le concours d'entrée en même temps qu’un certain Adolf H., mais lui, le réussit). Elève de Gustav Klimt, peintre, graveur et écrivain, il représente l’expressionnisme conçu comme un mouvement universel.
Les portraits réalisés entre 07 et 10 sont concentrés sur la tête et le torse. Ils sont de plus disposés dans un espace échappant à la perception. Cela permet de dégager les éléments psychologiques de l’humain. La posture seule l’intéresse. On lui doit un célèbre « Autoportrait » (17) et des portraits de sa compagne Alma Mahler et des compositeurs Anton von Webern et Arnold Schönberg.
Fondation Kokoschka se situe au musée Jenisch de Vevey, en Suisse.

Œuvres écrites
« Der Brennende Dornbusch Schauspiel», 11 republiée (10, Nabu Press, 52 p.). (Le Buisson ardent)
« Morder Hoffnung Der Frauen Schauspiel», 16, 48 p. (Meurtre, Espoir de la Femme)
« Hiob »
« Die traümenden Knaben», 17, (Les Garçons rêveurs) au MoMA New York.
Traduits en français
« Mirages du passé », (84, Gallimard- L’Imaginaire, 262 p.). Cinq portraits de femmes. Les derniers des 7 textes comprend « Lettres d'un voyageur dans un monde imaginaire » et décrit la manière dont Kokoschka écrit son récit. « Dans cette introduction un peu prolixe, j'ai trop développé l'idée du cheval sans cavalier », mais « l'histoire du démocrate moderne que sa bête a désarçonné a, au fond, peu de rapport avec le récit, et sert plutôt à découvrir jusqu'où l'on peut aller sans mettre l'endurance du lecteur à trop rude épreuve »."

----------------------- Richard Gerstl -------------------
Richard Gerstl, né en 1883 et mort, jeune en 08. Etudes à Vienne à l’Akademie der bildenden Künste Wien (Académie des Beaux Arts) sous la direction de Christian Griepenkerl. Il se lie à la femme de son ami Schönberg, Mathilde Schönberg, qu’il a peinte plusieurs fois. (Apparement il n’aurait pas fait que la peindre, mais j’en ignore le nombre de fois). Parmi ses œuvres on peut citer « Portrait de groupe » avec Schönberg, Zemlinsky et Berg (07). Egalement son « Portrait Autoportrait demi-nu » (04) puis plus tard (08) complètement nu. Entre temps il a beaucoup maigri). Il prétendait se représente sous les traits d’une figure messianique afin d’exprimer sa conception de lui-même, en tant qu’artiste.

----------------------- Koloman Moser -------------------
Koloman Moser, né en 1868 et mort du cancer en 18. Etudes également à Vienne à l’ Akademie der bildenden Künste Wien. Il a travaillé comme peintre, graveur, créateur de meubles, artisan d’art, décorateur de théâtre et concepteur d’expositions. Cela constitue en soi une œuvre d’art totale. Sa peinture comprend des paysages, des portraits et des tableaux de personnages aux coloris intenses comme « Vénus dans la grotte » (14) ou « Deux filles » (15). Des meubles assez bien travaillés et des objets du quotidien «Boite avec couvercle ». Des vitraux aussi à Am Steinhof Kirche, Vienne. Koloman Moser fréquente assidument le Café Sperl dans les années 1890 avec Hoffmann et Olbrich et prépare avec eux la Sécession. Puis il rompt avec la Sécession en 05 et quitte ensuite la Wiener Werkstätte en 07 qu’il a pourtant initiée.

----------------------- Alma Schindler-Malher- Gropius-Werfel ------------
Née en 1879, à Vienne et morte à New York en 64. Elle a joué un rôle fondamental dans la vie culturelle Viennoise. A 9 ans, elle compose de la musique et improvise au piano. Elle constitua très tôt une remarquable bibliothèque. Sa vie matrimoniale est complexe. Elle épouse tout d’abord Gustav Mahler, le compositeur, de vingt ans son ainé en 02. Mariage tumultueux elle rencontre Walter Gropius. Pendant ce temps Gustav consulte le bon docteur Sigmund Freund. « Votre femme cherche son père dans l'homme qu'elle aime, vous êtes celui-là ». Mais Gustav meurt en 11. Alma épouse Walter et a un enfant Manon, qui décède de la poliomyélite en 35. Alban Berg lui dédie son concerto pour violon « A la mémoire d’un ange ». Entre temps Alma est la maitresse de Oskar Kokoschka, ce qui lui inspire « La Fiancée du vent ». Elle se lie ensuite avec romancier Franz Werfel. Tombe enceinte de lui - elle est toujours mariée avec Gropius- , elle divorce et épouse Werfel en 29, mais l’enfant meurt prématurément. En 38, exil en France, puis aux Etats Unis, New York, où elle devient une actrice culturelle majeure.
Parmi ses œuvres écrites « Ma vie » et « Une vie avec Gustav Mahler ».

----------------------- Walter Gropius -------------------

Walter Gropius, né en 1883 à Berlin, mort à Boston en 69. Famille d’architectes de Munich, qu’il quitte en 05 pour aller à Berlin avec Peter Behrens. Grands débuts avec construction de l'usine Fagus (« Fagus Fabrik ») d'Alfeld-an-der-Leine, à coté de Hildesheim, Niedersachsen en 11. C'était une usine de formes pour chaussures orthopédiques, aux toits plats, à la structure métallique et aux façades entièrement vitrées, caractérisée par des lignes orthogonales. La construction de toute l’usine se termine en 25. En 11, il épouse Alma Malher, alors veuve. Après guerre il succède à Henry van de Velde comme directeur de « Großherzoglich-Sächsischen Hochschule für Bildende Kunst» à Weimar et va transformer cet établissement en « Staatliches Bauhaus in Weimar» à Dessau-Rosslau. D’où l’origine du groupe « Bauhaus ». C'est une sorte de mini-campus, où les élèves sont logés sur place. Le bâtiment en forme de L a plusieurs entrées, et on n’en a jamais une vision unique. Il faut faire le tour du Bauhaus pour comprendre sa forme. Par contre l'angle est entièrement vitré.
Gropius démissionne de la direction du Bauhaus en 28 pour se consacrer davantage à l'architecture. Hannes Meyer lui succède, privilégiant une approche scientifique au détriment de l'esthétisme. Le Bauhaus de Dessau est dissous par les nazis en 32. Goebbels y ayant trouvé « « J'ai trouvé dans le Bauhaus l'expression la plus parfaite d'un art dégénéré ».
Gropius part aux Etats Unis en 37, s’associe avec Marcel Breuer et fonde l'agence « The Architects Collaborative » en 46.

Écrit par : jlv-expression- fin | samedi, 05 mars 2011

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c ma prof de francais

Écrit par : justine | jeudi, 22 novembre 2012

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