Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Sur votre agenda | Page d'accueil | L'AUTRE RIVE au LIVRE sur la PLACE »

vendredi, 17 juillet 2009

Bel été !

 

 _Users_nicolettehumbert_Desktop_claude_IMG_9468.jpg_Users_nicolettehumbert_Desktop_claude_Tir1096.jpg

Durant l'été la libraire est ouverte du mardi au samedi, de 10h à 13h et de 15h à 19h, et nous serons ravis de vous accueilir et de vous conseiller de belles lectures de vacances!

 

Photographies réalisées dans le cadre d'un atelier animé par Nicolette Humbert, photographe.

 

L'Autre Rive tiendra un stand Littérature et un stand Jeunesse au Livre sur la Place. Cette année, la manifestation se concentre sur trois journées : vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 septembre 2009. Dès la mi-août nous serons en mesure de vous communiquer la liste des auteurs et illustrateurs que nous accueillerons durant la manifestation.

 

Nos rencontres littéraires reprendront en octobre et nous pouvons d'ores et déjà vous annoncer la venue de :

 

 Laurent Mauvignier

laurentmauvignier.jpg

mercredi 21 octobre 2009

 

pour la parution de son nouveau roman

aux éditions de Minuit : 

 Des hommes

 

  

Charles Melman

melman.jpg

vendredi 13 novembre 2009

à l'occasion de la parution chez Érès en septembre 2009 de

 Problèmes posés à la psychanalyse : séminaire.

Il est l'auteur, entre autres ouvrages de psychanalyse, de L'Homme sans gravité : jouir à tout prix, entretiens avec Jean-Pierre Lebrun ed. gallimard, de La linguisterie séminaire 1991-1993 éd. par l'Association Lacanienne internationale en 2008.

 

Jean-Philippe Toussaint

toussaint.jpg

en février 2010

pour la sortie de

La Vérité sur Marie

aux éditions de Minuit

Commentaires

7 d’un coup. Non je ne vais pas vous raconter l’histoire du petit tailleur, mais plutôt celle de deux livres (en fait le début d’un cycle) et d’une pentalogie (premier cycle romanesque). Bref deux cycles de suite (c’est parfait en cette époque de Tour de France). L’auteur tout d’abord Aki Shimazaki. Elle est née au Japon, à Gifu (en 54), mais depuis 91 elle vit à Montréal. Curieusement, si Montréal est évoqué (dans « Mitsuba »), la province de Gifu, au centre de la grande île, Kyushu, ne l’est pas, alors que Tokyo (et Kamakura), Kobe et Nagasaki sont les endroits où se déroulent les 5 livres du premier cycle (Tsubaki, Hamaguri, Tsubane, Wasurenagusa, et Hotaru, respectivement (soit en français Camélia, Palaoure, Hirondelle, Myosotis et Luciole). Le deuxième cycle comprend (pour l’instant) Mitsuba et Zakuro, soit Trèfle et Grenade. Le tout est publié chez Actes Sud, dans la belle collection Leméac (petits bouquins 19*10 d’une centaine de pages chacun).

Voila pour le cadre.

J’avais lu (très vite, 1 h) « Zakuro », le dernier sorti, il y a une quinzaine de jours. D’emblée, j’ai commandé le reste. Pourquoi ? c’est un mélange complexe de raffinement très japonais, avec des notions de culture tarabiscotée (la notion de mariage arrangé par les familles (« miai ») centrale à Mitsuba, mais aussi fortement présente, quant aux implications (non stérilité du couple, sort des divorcés, vieux célibataires, femmes seules, ou enfants illégitimes (toute la problématique du premier cycle). Mais ce n’est pas la seule force des romans. Les épisodes tragiques qu’a traversé le Japon sont également présents. Tremblements de terre, que ce soit du Kanto en 23 ou de Kobe en 95 ; la guerre, depuis l’invasion de la Mandchourie (31), l’hostilité envers les Coréens (années 20), les premières pertes (comprendre suicides provoqués des populations civiles ou « gyokusai » (43), Nagasaki (45), les déportations en Sibérie et la lente reconstruction pendant l’occupation américaine. Tous ces événements ont eu une implication forte sur le moral des japonais (comprendre la réaction des japonais envers les étrangers ou « gaijin »). Il est d’ailleurs symptomatique que la langue japonaise ait plusieurs mots pour qualifier les étrangers (« gaijin » étranger, « zainichi » étranger résidents (lire l’excellent livre, très à jour de Karyn Poupée, correspondante de l’AFP au Japon « les Japonais » chez Tallandier en 08).

Raconter ces deux cycles n’est pas souhaitable. Ce sont des épisodes qui s’emboîtent, entre enfants et parents, histoires de non-dit ou de romances inavouées. On ne tombe cependant pas dans le roman de gare très fleur bleue. L’inconvénient de la parution échelonnée est que l’on perd facilement le fil de l’histoire. Chaque livre est d’environ une centaine de pages (121, 109, 123, 123 et 137 pour le premier cycle, sans compter les pages de garde, une dizaine de pages). Donc une bonne heure de lecture à chaque fois. Il est donc recommandé de lire le tout d’une traite (ou tout au moins à la suite) (A signaler chez Actes Sud).

La lecture est aisée, grâce à un style très dépouillé et des phrases courtes. Et pourtant sous la froideur apparente, on retrouve plein de tendresse. Ne serait ce que ces évocations de fleurs ou d’animaux qui ont une signification affective évidente. Les premières phrases de « Zakuro » : « Nous sommes dimanche. Il fait beau. Dans le jardin, les chrysanthèmes sont en pleine floraison.» On est loin de la phrase fleuve de « Zone » de Mathias Enard (cf ce que j’en vais dit il y a peu). Et pourtant sous ces phrases simples, on retrouve à la fois la tendresse et l’atrocité des situations (et du cynisme de la société). Ceci est d’autant plus étonnant que c’est écrit directement en français. Aki Shimazaki auteur française ? non, le compliment (si cela devait en être un) ne s’applique pas, je dirais Simplement grand auteur.

Écrit par : jlv-aki | samedi, 18 juillet 2009

Répondre à ce commentaire

On est prévenu dès avant la page de garde : « Invention des autres jours » (IAJ) de Jean-Daniel Dupuy (ed Attila) est un roman kaléïdoscopique (et pic et colegram). Comment définir, maintenant, ce qu’est un roman kaléïdoscopique est une autre paire de manche (voir le dernier livre de Roberto Fresan « la vitesse des choses » (Passage du nord ouest) ou, mieux, son avant dernier « Mantra » (même éditeur), qui décrit (et découpe au scalpel) la capitale mexicaine.
Bref, IAJ se démarque tout d’abord par une construction éclatée et fragmentée en cinq chapitres. (Chaque chapitre contenant un récit complet et chaque récit contenant un fragment lacunaire). Respectivement il d’agit de : prison, hélices, pont, orgues, arsenal, dont on ne voit pas de prime bord le lien, si ce n’est que hélices et orgues (avec amours) sont les trois mots (en écrivant délices plutôt que hélices) français masculin ou féminin selon leur usage au singulier ou pluriel (à moins que ce ne soient Amours, Hélices et Ogres). Voilà pour la logique de l’œuvre. On pourrait parler de logique floue si celle ci ne désignait pas déjà une branche complexe de l’intelligence artificielle (dans ce cas ce serait plutôt de l’intelligence artistique). Et à l’intérieur de ces chapitres, des sections courtes (3-5 pages) nous racontent une histoire dans laquelle on retrouve des personnages ou endroits des épisodes précédents (d’où une certaine suite dans le déroulement de l’action). Laquelle se passe de toute évidence après une guerre ou une grand cataclysme (il y a eu bombardement, bien que la jeunesse guettait le marchand de sable).
On croise quelque personnages (le gréleux, le maleux, le veilleux, le boutefeu) dont on ne sait s’ils sont encore avec l’auteur dans un asile, ou s’ils s’en sont échappés avant que d’y être conduits). On rencontre également des animaux, comme les papillons nocturnes que les survivants, les entomologistes, s’efforcent de rassembler et de préserver dans une vaste coupole d’un ancien centre commercial. Et puis il y a Gom Golopür, l’orang-outang rebelle, qui ira se réfugier au cimetière des chiens sous des tas d’os, et Pline le Brun, chef du royaume des chiens. On y trouve également des oiseaux, plutôt morts que vifs, et dont les os sont dans des cages, car ils servent à faire des branches de lunettes et des baguettes de tambour pour nains. Vous l’aurez compris, toute cette faune vit, ou plutôt survit, après la guerre, pratiquée non par les hommes, mais par les animaux, dont les chiens nus, nus car ils ont perdus leur costume en cuir qui les protégeait.
L’histoire est elle même entrecoupée de « protocoles » divers et d’un traité de survivance dans les paradis noirs » ainsi que d’une « règle du jeu » mobile, car non reliée dans le livre. Bien sur on découvres tout cela au fur et à mesure de la lecture et chaque chapitre raconte l’histoire d'un personnage à l'autre, sans qu’une transition claire soit annoncée, ou même que le personnage ait déjà été introduit. De toutes façons, l’auteur se définit comme « Je suis l'homme qui allumera la cigarette à l’homme qui attend l'homme qui allumera sa cigarette. ». Vous voilà donc renseignés. Et en plus il a un casque de scaphandrier.
De toute évidence, il s’agit de faire appel au lecteur et à son imagination, ceci fin de rapprocher les différentes scènes, personnages ou à imaginer des transitions. Cela rappelle beaucoup certains romans de Gilbert Lascault (« Gens ordinaires de Sore-les-Sept-Jardins », Gallimard 91, « Un monde miné », Bourgois, 75 ou « Petite tétralogie du fallacieux », Julliard, 61). Le tout forme un monde à part, imaginaire sans nul doute.
Cependant l’histoire avance, et chaque sous-chapitre reprend une invention (des allumettes de sûreté au premier chapitre, à la mise en réseau de caméras de surveillance). (dont on ne voit pas plus la logique sous-jacente). Il est à remarquer que dans la suite de cette logique, le livre, chez votre libraire favori (l’Autre Rive, 19 rue du Pont-Mouja, Nancy, ouvert en aout), est présenté au rayon Sciences Humaines. (ne pas hésiter à demander à Jean Bernard ou à Louise de commenter les innombrables discussions et les séances des commissions préalables qui ont été nécessaire avant d’aboutir à ce classement).
On retrouvera au fil des chapitres quelques épisodes de l'activité souterraine des différents protagonistes de cette ville. Il s’agit bien sur de personnages en marge, des prisonniers, des mendiants, des prostituées. On assiste à l’apparition mystique d'un ange sur le grand pont de la cité (cet ange a également été le client d’une prostituée locale, Volpina, mais dont le récit de sa passe avec l’ange rend le témoignage plus que fragile. Quoique, quoique ; il suffit de se reporter p 30 pour apprendre que ladite Volpina a accepté d’emmener l’auteur dans sa chambre (avait il des ailes ?)). Il figure aussi (peut être est-ce le même) dans un wagon couchettes vers la fin du récit (personnage que l’on prend délicatement par les ailes). On rencontre également dans ce livre quatre colporteurs, baptisés en fonction du mois de l’année où ils débarquent. (n’est ce pas logique, sachant qu’un des narrateur s’appelle Décembre). « Le colporteur d’automne est moins bavard que celui de l’été, plus grand que celui de l’hiver, moins élégant que celui du printemps ».
Enfin, et cela ne gâte rien, le tout est publié par les éditions Attila, dont je vous ai déjà parlé (voir « Gog » de G Papini ou « la tombe du tisserand » de S O’Kelly), donc une très belle mise en pages et une illustration signée Georges Boulard. Par contre, je me dois de signaler que, contrairement à l’annonce en début de livre, je n’ai pu trouver des « plans de ville souterraines » (les s seraient t’ils tous à leur place ?) et que les « flacons d’ivresse » étaient éventés.

Allez, un dernier pour la route
Continuons avec Attila, « Fuck America » de Edgar Hilsenrath 286 p
L’idée de départ (et le début du livre) sont bons : montrer que le « rève américain » est quelquefois une galère (surtout vue par un émigré juif. Heureusement c’est écrit dans un style enlevé, drôle par moments et assez rapide (style Attila, pas de pb) ca se poursuit jusqu’à la page 224. Et la patatras, sous prétexte que le narrateur Jakob Bronsky rencontre une psy un peu coincée (Mary Stone) on part sur deux ou trois chapitres de psychochose. Ca fiche tout par terre et ca devient ennuyeux.
L’auteur avait déjà commis une livre (le nazi et le barbier, Fayard, 74) qui reprenait les années de guerre sous une coté burlesque. Un allemand, ancien SS, Max Schulz, devient ami du juif Itzig Finkelstein et tout l’humour en découle, quelquefois jusqu’à la nausée : « Mon ami Itzig était un blond aux yeux bleus, il avait le nez droit, les lèvres bien dessinées et de bonnes dents. Moi, au contraire, Max Schulz, j'avais des cheveux noirs, des yeux de grenouille, le nez crochu, de grosses lèvres et de mauvaises dents ». ca va bien en quelque lignes, mais ça lasse pour tout un (gros) livre (444 p).
Je soupçonne l’auteur d’avoir plus ou moins récidivé (ou être en panne de pages) pour ce qui concerne « Fuck America ». Dommage.

Écrit par : jlv-attila | mardi, 28 juillet 2009

Répondre à ce commentaire

Bonjour, amateur de romans ineffables & indéfinissables, je me demande comment on fait pour accéder aux archives de votre blog?

Écrit par : Gom Golopür | jeudi, 27 août 2009

Qu’il est agréable d’avoir encore de bons libraires (et le mien préféré devrait être aussi le votre, merci Jean Bernard, merci Louise, merci Claude, merci Claire, merci tous les autres dont je ne connais pas toujours le prénom). Pourquoi tous ces mercis ? Parce qu’il y a encore des livres et des auteurs à découvrir, même s’ils ne sont pas vendus par palettes au super(hyper)marché du coin (Marc Lévy, je te vois…).
Donc grand bonheur, la semaine dernière (ou celle d’avant, le 28/07, je viens de regarder, même si je suis seul à lire (et à écrire) ce blog….) je vous parlais de Jean Daniel Dupuy (et de son livre « Invention des autres jours » (chez Attila, un merveille). Eh bien mes libraires préférés m’ont commandé (et fait avoir) les autres textes de cet auteur (3 petits bouquins, publiés aux Editions de la Mauvaise Graine (Lyon) (c’est déjà une promesse de régal en soi):
- Arrière Guerre, un petit fascicule dépliant (36 p)
- Ministère de la pitié (court roman 124 p)
- Les noces de carton (11 fragments 242 p)
J’ai donc lu tout ça… sitôt rentré de chez le libraire (même si JB est en vacances, la boutique tourne, et même bien).

« Arrière Guerre » tout d’abord. Court texte, plus à raconter (écouter) qu’à lire. L’histoire (navrante) du Roi des Tyrans et de son Etat-Major-d’Homme, d’Otan et d’Ultimat-Homme. (rassurez vous, vous aurez droit à tout, depuis « l’Etat gère », « Déroulade et Rigolade », « Otan pour moi » « permets que je te tu-toie », à la salade et à la chèvre (ça c’est en supplément gratuit, vue la bonne santé du marché de l’exportation des tomates (je sais, ça peut paraître crypté, et vous n’avez pas le décodeur, mais en lisant le texte, vous comprendrez). Petit texte, sa,ns prétention, mais fraîcheur de le lire en ces jours chauds.

« Ministère de la Pitié ». C’est par là que j’ai commencé. Trois nuits (le ministère de la pitié ne fonctionne que la nuit), et le récitant (Azar Solalune) y est un des 20 fonctionnaires depuis 21 ans. 21 ans qu’il écoute et enregistre les « déclarations de malheur » des uns et des autres, une dizaine chaque nuit. On y croise des personnages étranges : Toto Ademas ; Fafaron, le chat qui tourne en rond ; Orgüe, né le jour où son père a dévoré son frère ; Malinov IV ; Sandro Guerika, né quand d’autres sont morts ; Lakalache, qui a une chemise à jabots et un carnet dans lequel on peut lire un avertissement en 49 mots de sa re-mort de ; Mademoiselle, une oiselle à deux pattes ; Andras Hugöri, condamné à quarante ans d’enfermement pour vol avec effraction ; Anarda Bastanatov, qui a une tête, un corps et deux bras armés ; Yovanna Hugöri, pauvrement vêtue. Voilà pour l’avant dernière nuit. On découvre un univers mystérieux, un peu déjà celui de « invention des autres jours ». (et toujours comparable au monde étrange de Gilbert Lascaux (cf la critique de IAJ).
Je ne raconterai pas la dernière nuit. Tout bascule et le roman devient très poétique. Que ceux qui ont vu « Obludarium » lors du festival « Passages » cette année apprécieront et retrouveront l’ambiance un peu magique dans ce livre. (Que ceux qui n’ont ni vu le spectacle, ni lu le livre (Ministère de la Pitié), ne s’en prennent qu’à eux et s’introspectent pour savoir quel honteuses avanies ils ont ainsi à expier) [que ceux qui n’ont jamais commis de péchés me consultent et me demandent des conseils].
Bref, un livre très poétique, finalement. Et dans ce monde de brutes où un proverbe en langue-laide s’énonce « on tue / ceux qui ont tort / on torture encore / les tortues / ceux qui volent / dans le ciel / les folles / les non belles ».

« Les Noces de Carton » enfin.
Onze fragments de texte tels une collection (des mariages) de paysages et de visages poétiques alors qu’on se trouve dans un monde qui vit dans le cauchemar. A nouveau on imagine et on se souvient d’un monde ancien, passé ou détruit, qui rêve. Tout le coté poétique de JD Dupuy qui ressort.
Cela se passe en Mozaïque du Nord (capitale Nëopol) avec le redoutable Malaquin, tyran terrible. Cette ville pourrait être une « ancienne ville minière de Sibérie après l’arrivée du capitalisme ou une ville fantôme de Cisjordanie après le passage de l’armée israélienne ». On voit très bien le cadre.
On découvre le contrôle des Services de Sûreté, les agents du pouvoir qui enferment les habitants dans la Tour Malheur, et rééduquent les consciences avec un alphabet carcéral.
Au dehors la cité est en ruine, les immeubles délabrés.
Puis arrive le cirque des Métamorphoses, héritier du monde d’avant la Guérilla. On retrouve ces situations dans les 3 livres de JD Dupuy. (situation assez fantomatique de la société, sous le joug d’un pouvoir implacable, après une guerre (« la Vraie Guerre » de ministère de la pitié), que l’on ne voit jamais, mais dont on sent qu’elle a laissé des traces indélébiles. Naturellement cette arrivée apporte la poésie. Les descendants des combattants de la liberté, les rêveurs d’avenir et tous les autres, ils ont entendu les récits des anciens, souvenir de la révolte d’Ukraine (tiens pourquoi ?).
Comme toujours on croise d’étranges figures : une vieille femme qui pousse son orgue de barbarie miteux en parlant aux oiseaux… On entrevoit parfois ses plumes, bien que ce soit la grand-mère du monde. On croise aussi un collectionneur de mots, Dalan-Baïam, l’oiseau voyageur messager des causes perdues, les enfants d’Octobre, Aït Akanot, Anna Doïdou et Mel Kaboury, un balayeur amoureux de la belle Nadia, l’étrange veuve Beldogonna… …
Bref tout ce qu’il faut pour faire un livre également très poétique.

Je vous avais dit dès le départ que l’on avait encore de bons libraires qui vendent de bons livres. Et puis ça fait plaisir de savoir que des petites maisons d’éditions (La Mauvaise Graine, Attila, Monsieur Toussaint Louverture) font encore (bien) leur travail de promotion des « petits » auteurs. (JB ou L, vous pouvez transmettre aux éditeurs).

Écrit par : jlv-dupuy | vendredi, 07 août 2009

Répondre à ce commentaire

« L'Autre côté du monde » Pierre-Edmond Robert, Ed. Bernard Pascuito (172 p, ça suffit largement)
Le 2 de couverture indique que l’auteur partage depuis longtemps ses jours et ses nuits entre l'écriture et l'enseignement de la littérature française. Où qu'il se trouve, il est toujours passionné par l'autre côté du monde. Je ne sais de quel coté il s’agit…
J’avais été séduit par la couverture (« Vue du Fuji » de Hokusai) (eh oui il faut bien trouver quelque chose au livre). Hélas, on assiste à une tartine d’universitaire moyen (qui confond séminaire et parties fines en Indonésie). 8 lamentables histoires. Même par un jour de grande chaleur et une boisson glacée au coté, c’est pénible à avaler.

«La Trace», Richard Collasse, Ed du Seuil, 318 p.
Autre livre japonisant. L’auteur, dirigeant de Chanel KK au Japon, marié à une japonaise, a publié son livre d’abord au Japon (2006) avant d’être au Seuil.
Ça commence très lentement, bien que ce soit d’un bon niveau d’écriture. Et je dois dire que j’ai failli ne pas continuer. Double lecture entre le présent et la découverte du Japon par l’auteur il y a une trentaine d’années. Présence du père très forte aussi dans cette première partie. Le jeune touriste découvre le Japon, ses coutumes et la gentillesse des gens. Tout est vrai, ou ressemble fortement à ce que tout touriste (français) peut découvrir dans ce pays. Vrai-faux roman d’initiation (?) comme il y en a eu tant ces années. Et pourtant les clichés ne font pas trop « cliché » (cela tombe bien, l’auteur est un passionné de photo et son voyage est prétexte à acheter un Nikon).
Livre facile à lire, donc, émouvant par moments, et dans lequel les gens ayant une bonne connaissance du Japon vont se reconnaître facilement. Les détails (clichés) abondent qui font que….Et pourtant on passe assez vite à une approche de quelque chose de plus profond, certainement inspirée (et vécue par l’auteur au cours de son long séjour). Japonitude dirait une certaine dame.
Arrivent ces lettres dans la vie actuelle de l’auteur, qui le bouleversent. La première tout d’abord, après un article dans le journal local (Asahi Shimbun, qui tire tout de même à une dizaine de millions) que l’on ne saisit pas très bien, puis basculement avec la seconde lettre. Je ne raconterai pas le dénouement. C’est à la fois très pudique et très près du Japon « profond ». Cela me réconforte dans ma lecture, quelquefois un peu au hasard
Ne serait ce que pour ces 100 ou presque dernières pages, le livre vaut la peine d’être lu. Peut être aussi faut il lire le reste pour comprendre l’esprit japonais.

« La submersion du Japon » de Komatsu Sakyo, Picquier Ed. (232 p) (comme c’est l’usage, le nom précède le prénom)
Court roman qui raconte l’histoire d’un scientifique, le professeur Tadokoro, et de Odonera, pilote de submersible chargé d’explorer les fonds marins. Et il s’en passe des choses dans ces fonds sous-marins : courants de boue, modifications des fonds, bref tout se prépare pour la disparition (à prévoir) de l’archipel. Récit d’anticipation, même si cela ne devait pas se passer comme dans le livre. (on s’attend à un fort tremblement de terre dans la région de Tokyo dans les années qui viennent, un peu dans le genre de celui du Kanto en 1923). Dans le livre, on passe à le dimension supérieure. Tout le système de convection du manteau terrestre se réorganise et le Japon est appelé à disparaître (les Japonais ont déjà « mis à l’abri » des collections artistiques par des expositions internationales).
Bref une histoire de « science fiction » pas impossible à se réaliser, bien que les bases scientifiques soient quelquefois légères. L’empereur est absent du livre (a t’il aussi été envoyé à l’étranger ?). Récit bien tenu, jusqu’au glouglou final où l’océan engloutit le pays (que hélas on ne lit pas). Bref, une lecture facile (2 bonnes heures pour un cauchemar qui s’oublie vite).

A propos de tremblements de terre…. (je l’ai appris tout récemment). Le 10 Octobre 2009, à 10.15, le matin, il y aura en Californie la 2eme édition du « Great Shake Out », journée de sensibilisation des californiens au grand séisme qui menace. Exercices de sauvetage et de survie au programme. Si vous voyagez dans ces coins là à cette époque, choisissez une autre date pour le shopping. La première manifestation (octobre 2008) avait mobilisé plus de 5 millions de personnes.

« La femme qui dort » de Ikezawa Natsuki, Picquier ed (120 p).
Trois courtes nouvelles (N’kunre, Mieux encore que les fleurs et La femme qui dort) (25, 40 et 50 p respectivement).
Que dire ? le première nouvelle est celle d’un procédé de « prière-récitation » qui apporte la paix entre les gens. Récit de fiction (si ça existait cela se saurait). La seconde nouvelle est une sombre histoire de couple (un jeune stagiaire et une docteur d’âge mur) « envoutés » par des esprits morts d’une ancienne famille princière d’Okinawa. Le recours à une « Yuta » diseuse de bonne aventure fournit une explication oiseuse au couple.
Enfin la dernière nouvelle a le mérite de servir de titre au livre (c’est déjà ça). Brève histoire d’une femme à l’étranger (Boston MA) qui revit un Japon (et l’ile d’Okinawa) et des coutumes anciennes en rêves. On n’a droit qu’à trois nuits, ce qui limite la nouvelle, et hélas nous prive d’une chute, ce qui fait la force des nouvelles (cf celles d’Ambrose Bierce sur la guerre de Sécession….)


On l’aura compris, il y a des jours avec et des jours sans. Pour cette fois mon expérience japonaise a été plutôt décevante. Rassurez vous, il y a (aussi) de très bons auteurs. J’ai commandé quelques livres, après relectures d’ « Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines » (Gallimard, 1986) (554 p), ainsi que les tomes parus aux Ed du Rocher « Jeunesse », « le Désir » et « Amours » parus ces dernières années. Je ferai un de ces jours un point sur les 4-5 catégories d’auteurs japonais (classiques, japon après la guerre et ses conséquences, japonais exilés, japonais actuels).

Écrit par : jlv-japon | dimanche, 23 août 2009

Répondre à ce commentaire

J'ai adoré Des hommes de Laurent Mauvignier! Sans conteste, mon gros coup de coeur de la rentrée... Une bele rencontre en perspective!!

Écrit par : Aurore | vendredi, 04 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

rentrée des livres
vu le battage médiatique, il va y avoir (il y a déjà) du déchet.....
et je ne parle pas des enièmes redites d'auteur(e)s dit(e)s à succés
pas envie de lire cette année, j'ai déjà une palanquée de japonais à lire (et c'est une (re)découverte, j'en parlerai une prochaine fois).

sinon en passant (parce que les couvertures étaient belles ou pour autre motif tout aussi sérieux)

"l'astronome aveugle" de Anne-catherine Blanc (Ramsay ed).
si vous avez aimé Michèle Desbordes dans « la demande » (Verdier) vous aimerez l’astronome aveugle.
Petit ouvrage (150 p) avec 2 histoires (dont une courte « le roi, le peintre et l’avocette »)
Celle qui donne son titre au livre est celle d’un trio : l’astronome, un gardien de phare et un chat (important le chat).
Inutile de raconter. Tout est beau dans le texte.
La langue, mélange savant de tournures de vieux français sans toutefois devenir pédantes. Un plaisir de lire ce bon texte.

Écrit par : jlv-rentree | samedi, 12 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Les commentaires sont fermés.