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dimanche, 17 juin 2012
Lecture des FILS DE L’OGRE
Merci à Sophie David d’avoir photographié la soirée du 25 mai 2012,
où les libraires ont pris plaisir à lire à voix haute quatre nouvelles des Fils de l’ogre
et à dialoguer avec Mathis.
Merci au public pour son enthousiasme.
Paru il y a quelques années, Faire et défaire (2007) mettait en scène un père et son fils. Tous deux s’entendaient bien, étaient même complices, en dépit de l’alcoolisme du père, ce qui se traduisait, au sein de plusieurs histoires, par l’alternance des points de vue : le regard porté sur les événements était souvent celui du fils et de temps en temps celui du père, et leurs deux visions pouvaient se rejoindre. Dans Les Fils de l’ogre, le deuxième livre qu’a écrit Jean-Marc Mathis pour la collection « Nouvelles » des éditions Thierry Magnier, les relations entre père et fils ne sont pas harmonieuses du tout.
L’ogre a deux fils, qui ne sont encore que des enfants quand s’ouvre la première nouvelle. Tant qu’ils sont petits, Fred et Max l’appellent « papa ». Ce père est un maçon alcoolique, aux réactions imprévisibles. Il est sujet à des crises d’épilepsie, maltraite ses enfants, terrorise sa femme. Longtemps, il se maintient au sommet de sa puissance, puis nous assistons à son inexorable déchéance.
Les Fils de l’ogre est un ensemble de douze nouvelles, dont chacune se conclut par une chute inattendue, mais ces histoires n’acquièrent tout leur sens que prises dans leur totalité. Ce livre est donc un roman, et le lecteur accepte sans difficulté les ellipses temporelles ménagées entre ses divers épisodes. La construction du livre renforce en nous le sentiment qu’une fatalité pèse sur les personnages, et ce n’est pas par hasard qu’un de ses épisodes s’intitule précisément « Les maudits ».
Dans l’enfance, presque rien ne distingue les deux fils, Fred et Max, l’aîné et le cadet. Face à l’oppression paternelle, ils forment un être unique et vulnérable. C’est à l’adolescence qu’ils grandissent différemment et que leurs trajectoires se dissocient en profondeur, même si le lien de solidarité qui les unit ne se dément jamais. La dernière nouvelle est teintée de fantastique : le livre devait en passer par là pour suggérer que l’engrenage qui broie une enfance n’est pas toujours un mécanisme fatal.
Centrée sur les aventures de Fred et de Max, la narration fait également surgir de nombreux personnages secondaires, qui sont tous caractérisés par leur langage, par des façons de parler bien particulières que l’auteur recrée avec naturel, voire avec tendresse, mais elle ne fait aucune incursion dans la conscience de ce père dénaturé : l’opacité même de cet homme, tant pour ses fils que pour le lecteur, fait de lui un objet de fascination. Son intériorité demeure énigmatique, donc terrifiante. Ce choix narratif est tenu jusqu’au bout, mais il n’empêche pas certaines nouvelles de nous faire entrevoir un fragment de l’enfance de l’ogre, détail significatif ou dérisoire.
Cette œuvre plaira aux adolescents comme aux adultes. Elle est sombre et cruelle, parce que Mathis dépeint l’échec, la misère, les désastres familiaux, mais son humour est ravageur et tous ses personnages ont le relief et la respiration de la vie. L’humour noir est la poésie du désespoir.
Jean-Michel
Mathis, Les Fils de l’ogre
Éditions Thierry Magnier, collection « Nouvelles » (2012)
178 pages
10,10 €
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jeudi, 14 juin 2012
De la poésie et du travestissement
LECTURE-RENCONTRE
David DUMORTIER
jeudi 14 juin 2012 à 18h
Des oranges pour ma mère
illustré par Estelle AGUELLON
Cheyne éditeur (Poèmes pour grandir)
Un texte poignant et lumineux, récit poétique d’une sortie de prison ; celle d’une mère, vue par les yeux de son enfant, durant le trajet qui les ramène, ensemble, à la maison.
Poète, David Dumortier dit le monde paysan dans Une femme de ferme, l’enfance et la marginalité dans Mehdi met du rouge à lèvres et La Clarisse, tous édités par Cheyne, et le travestissement dans son récit paru récemment aux éditions Le Dilettante : Travesti.
« L’écriture a alimenté mon travestisme et mon travestisme mon écriture. Ils se sont épousés. Le poète est quelqu’un d’autre. Cet autre une fois fardé, grimé, masqué, chamarré, pavoisé, peut enfin parler une autre langue qui ne goûte que l’extrait pur, la quintessence, le vingt-quatre carats de la terre, le suc des coquelicots de nuit, l’étoile qui s’allume trois secondes dans les yeux d’un homme en pleine chute, la rosée sur un pétale miraculeux… »
Un récit brut et autobiographique, sans fard, sans travestissement.
Jean-Pascal Dubost, Poezibao.
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mercredi, 06 juin 2012
La psychanalyse à l’honneur
L’École de Nancy pour la psychanalyse
et la librairie l’Autre Rive
vous invitent à une rencontre-débat
avec
Bernard Vandermersch
mercredi 13 juin 2012, à 20 h 45
à propos de son livre
Une année à l’hôpital
(Ėditions Érès, 2009)
À l’heure où prévalent à l’hôpital les impératifs économiques, des psychanalystes s’attachent à maintenir le dispositif dit de la « présentation de malade ».
Dans Une année à l’hôpital, Bernard Vandermersch nous décrit cette expérience clinique et nous en fait partager l’élaboration théorique.
Le livre contient la transcription des entretiens qu’il a eus avec onze patients, sur une année, devant un public de praticiens, d’infirmiers et d’étudiants. Chaque entretien est suivi d’un commentaire où le psychanalyste analyse les paroles du malade. Les membres de l’équipe soignante et les autres participants interviennent librement.
Dans un glossaire placé en fin d’ouvrage, sont définies les principales notions de psychanalyse abordées dans le texte.
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Bernard Vandermersch est psychanalyste, membre de l’Association lacanienne internationale. Il a co-dirigé la rédaction du Dictionnaire de la psychanalyse (Larousse).
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