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samedi, 18 avril 2009
La terre tourne d'Anne Brouillard
On ne résume pas un livre d’Anne Brouillard mais on a envie de dire à quel point elle réussit à traduire avec art ce regard emprunt de métaphysique qu'elle porte sur les êtres et les choses.
Auteur, elle choisit de parler de cette ronde de la vie qui ici ou là fait naître vivre et mourir les humains que nous sommes. Metteur en page, elle donne une dimension cosmogonique à son propos grâce à de petites vignettes illustrées ouvrant sur l'infini. Peintre, elle recourt à des images chaleureusement colorées pour incarner la simultanéité de ces gestes accomplis par quelques personnages que l’on suit de page en page : des humains et des animaux. Il y a ceux «qui veulent voir ce qu’il y a derrière le tournant du chemin" et ceux « qui restent parce qu’ils sont très bien là ». Il arrive que les sédentaires aussi partent en balade, alors on va, on vient, on se croise, on se perd, on se rejoint. Des animaux bienveillants nous regardent avec empathie et sont invités à la table qui réunit in fine tous les protagonistes alors qu’une porte s’ouvre, poussée par un jeune enfant souriant.
Pour parler de la terre, ronde, et de la ronde de la vie, elle convoque ici et là dans ses images des formes rondes bien sûr : bulles dorées jaillissant de l’obscurité et disant le bouillonement d'un volcan ou le frémissement de la vie fœtale, lucarnes éclairant une salle de cinéma dont la magie est délivrée par l'oeil rond du projecteur, mer aperçue à travers un hublot, visage surgi de l’ombre et souriant.
Texte et image dansent en parallèle et se rejoignent pour nous communiquer une vision de la vie à la fois douce et grave, comme apaisée.
Merci aux éditions du Sorbier pour avoir réédité cet album d’Anne Brouillard !
Claude
La terre tourne, Anne Brouillard, le Sorbier,
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