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mercredi, 31 décembre 2008

Jean-François Manier à l'Autre Rive

Lecture-rencontre avec Jean-François Manier, éditeur chez Cheyne

Samedi 17 janvier à 18h30

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autour de la collection Poèmes pour grandir : une collection de textes poétiques à découvrir, à redécouvrir et à partager avec petits et grands.

Commentaires

Berlin Alexanderplatz.
Est ce une place ou un monument ? Les deux bien sur, selon que l’on parle du site à Berlin, ou du livre de Alfred Döblin. Celui ci vient de ressortir (Gallimard) dans une nouvelle traduction de Olivier Le Lay (il traduit aussi Peter Handke et Elfriede Jelinek, excusez du peu). Enfin une traduction à la mesure (au souffle) du livre. Il est vrai que la précédente édition (traduction Zoya Motchane) date de 1933 (mais il y avait une préface de MacOrlan). Entre temps (trois quarts de siècles), ladite place a été bombardée, reconstruite, remodelée et re-reconstruite (mais les tramways du livre y re-circulent). Que de re dans cette ville, tzim boum ratapla.

« Plongée dans les vertiges du Berlin des années 1920 » dit la 4 de couverture, histoire de Frantz Biberkopf (tête de castor, tiens déjà avant notre Jean Paul ?). On découvre le dit Frantz à sa sortie de prison pour viol et meurtre et on le suit dans sa réinsertion, puis chute et rechute (entre temps il a perdu un bras). Naturellement, dans un tel milieu, une langue châtiée eut été inconvenante. (Allez donc lire du Céline réécrit par Proust). Dans le livre, on peut suivre également quelques nouvelles fraiches de l’époque (le match Tunney – Dempsey, en fait il y en a eu 2, en 26 et en 27, lors duquel Dempsey perdit son titre). Nouvelles du temps en Allemagne également, et autres petits encarts à la Joyce. Un splendide intermède sur les abattoirs (p. 137-144), ou le cochon attend patiemment le couteau qui lui est promis (on retrouve le cochon et son couteau plus loin). Tzim, boum et ratapla. Entre temps on aura croisé le serpent descendu de l’arbre, Eve et Adam condamnés à manger l’herbe des champs (p. 136), le mouton à vapeur (167) (rassurez vous, c’est une machine à enfoncer des pieux, pieux étant pris au sens de poteaux), on saura comment amputer un bras à la scie (222) et croisé un ou deux Zeppelin. Tzim, boum et ratapla.
Le déroulement de l’histoire montre cependant notre Frantz, pris entre son désir de se refaire une vie « honnête » à sa sortie de prison, et sa chute progressive dans des petits larcins, et autres embrouilles (qui masquent en fait des cambriolages), puis la plongée dans ce monde de petites frappes (un plombier minable) après sa « correction » dans laquelle il perd un bras. Le sursaut (soi disant pour s’échapper) n’est que prélude à une descente plus bas encore. Entre temps on aura croisé diverses demoiselles de petite vertu, souvent battues. Allemagne des temps de crise, juste avant l’épisode brun, noir et rouge (c’est ainsi que souvent les crises finissent). Tzim, boum et ratapla.

Un monument donc que ce livre, qui cache cet autre ouvrage de A Döblin qu’est Novembre 1918. Quatre volumes épais (5-600 p chacun), initialement parus (les 3 premiers) chez Quai Voltaire et que Agone vient de ressortir. J’avais lu ces trois livres il y a un certain temps (90 ?) et suivi l’histoire de plusieurs couples (soldat, bourgeois berlinois, famille alsacienne, révolutionnaire allemand, etc) à travers la fin de la guerre (nov-déc. 18), puis les débuts des milieux révolutionnaires (Rosa Luxembourg, Karl Liebknecht) jusqu’à leurs assassinats en janvier 19. Passionnante description de ces années chahutées en Allemagne, qui vont finalement être à l’origine des événements des années 30 et la seconde guerre.
Lisez, ça vient de reparaître.

Hélas, tout cela n’a fait que reculer la lectures des 2 premiers tomes du Labyrinthe Magique (Max Aub, Les fondeurs de briques), mais j’en reparlerai. Tzim, boum et ratapla.

Écrit par : jlv-doblin | vendredi, 19 juin 2009

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